«Agapanthe»
Bonjour
Beau temps au sud; mauvais temps au nord. L'ennui c'est que l'on habite au nord de la France; que la pluie revient chaque jour; qu'elle a prit un ticket d'abonnement pour notre région. Quelques mauvais esprits brocardent et raillent déjà ces touristes malchanceux qui sont venus prendre des vacances pourtant tant méritées en Bretagne. Grâce à ce mauvais temps, les plantes invasives progressent en tout sens. La pourriture guette certains légumes. Colimaçons et limaçons redécouvrent la joie de venir déguster nos fraises et nos roses d'Inde. Le mildiou, babines retroussées et langue pendante, se tient sournoisement en embuscade pour venir dévorer mon troupeau de tomates. Heureusement j'avais pulvérisé un traitement préventif de BB, qu'il va falloir renouveler, tant les pluies ont lavé et délavé mon potager. Pas d'amélioration avant le 14 juillet, nous dit la météo. Sur ce sujet, elle n'en sait pas beaucoup plus que nous, mais elle essaie de nous consoler de la perte des beaux été de ces dernières années. Des beaux étés pourtant bien secs et souvent très caniculaires. En matière de climat et de jardinage on a souvent trop ou trop peu. Mais jamais juste ce qu'il faudrait. Elle fut une des splendeurs de notre petit jardin. Toute de bleu vêtue, elle ne put survivre à toutes ces sécheresses et ces canicules. Cette vivace tubéreuse aux fleurs délicatement organisées en ombelles répond au nom un peu exotique d'Agapanthe. Elle n'aimait pas trop le froid et l'hiver venu, on se devait de la protéger à son pied. On l'a aussi transplanté en pot pour lui faire passer la mauvaise saison dans la tiède chaleur, toute relative, de mes serres froides. Malgré les soins prodigués, hiver comme été, elle nous a quitté pour un paradis floral. Je vais juste vous raconter ce petit conte pour belle de jour. Il était une fois, un vieil arrosoir, qui, ayant pendant longtemps usé ses fonds de culotte sur les allées du jardin, et ayant inlassablement abreuvé bouquets et légumes, se vit mettre au rancard; en retraite, en quelque sorte, et séparé de ses copains de boisson, les robinets en bronze. Fort heureusement, il y eut, déjà, à l'époque, un cimetière, peut-être même un paradis, pour les vieux arrosoirs en fer ... Tout troués.. Tout percés. La mode de la réhabilitation des vieux objets en fer blanc, dûment étamés, lui avait sauvé la pomme... Pourrait-on dire. Un jour, le jardinier, ne pouvant plus lui confier la distribution de l'eau dans ses planches potagères, le remplit alors, de la meilleure terre de son jardin. Et notre ancien pourvoyeur d'eau fraîche put héberger en son sein, une des plus magnifiques vivaces de nos jardins et de nos étés. Ce fut une belle histoire; une belle union; une belle noce ; et ils eurent beaucoup .....D'admirateurs .
Bonne journée
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