«Joséphine»
Bonjour
Le temps passe vite et l'époque des boutures sera bientôt là. Les boutures que je pratique sont à réaliser souvent en automne. Si la bouture de troène est facile, celle du buis ne présente pas beaucoup de difficulté non plus. Pour constituer ma nouvelle haie, il me fallait beaucoup de plants. Celle-ci ayant une longueur de plus de cinquante mètres, faut pas rêver, ne serait pas installée en quelques heures. Il fallait prévoir la multiplication des plants les plus usuels et l'achat éventuel des plus délicats. Une autre variété de troène dont j'ai entrepris la multiplication, est une variété jaune : Le troène doré. Une variété qui met de la couleur dans une haie champêtre. Ces feuilles sont jaunes léchées de petites flammèches vertes. S'il juge que sa situation manque un peu de soleil, ce troène change l'aspect de ses feuilles qui redeviennent vert très clair, un vert «Fluo» Depuis la composition de ma haie, j'en ai fait des boutures pour constituer des sujets isolés; taillés en boule ou en ovale avec une allure très proche du naturel. Très facile à tailler, on doit quand même les rabattre trois fois par an, depuis que le climat a changé. Comme j'avais dans le milieu de mon terrain, une haie de troènes ordinaires, d'une longueur d'une vingtaine de mètres et avec des proportions gigantesques, cette haie étant devenue inutile de par son emplacement, j'ai entrepris de la déplacer pour constituer la nouvelle haie. À l'aide de la barre à mine, il fallut déterrer chaque pied et les transporter à l'emplacement de la nouvelle haie. Ces troènes ayant un âge probablement séculaire, pesaient plus de cinquante kilos par exemplaire. Pas un seul pied ne souffrit de ce voyage. Il faut dire que le troène est un dur à cuir. L'année d'après, mes différentes boutures de troènes, prirent leur place parmi ces géants, à intervalles réguliers. Dans le même temps j'avais entrepris des boutures de buis. Des boutures faciles, elles aussi, mais de croissance très longue. Ces boutures ne devaient pas vraiment servir à confectionner des haies, mais allaient constituer des sujets en isolés. Là aussi, ces arbustes sont taillés en boules ou en ovales. Le buis, c'est bien connu, pousse très lentement et se contente d'une seule taille par an. C'est ce qui a fait l'objet de sa redécouverte par le public, lassé de subir le spectacle répétitif des ces haies tirées au cordeau et dont la taille nécessite des moyen supérieurs à la simple cisaille à haie. Des haies que les écologistes ont qualifiées de «béton vert», par analogie aux grands ensembles de banlieue, qui ont fini par constituer ces zones de non-droit, fustigées et dénoncées par la police, qui se tient pourtant à l'écart de ces lieux de délinquance. Le buis qui avait une silhouette très passéiste auprès de beaucoup de gens, a reconquit la faveur du public pour plusieurs raisons. D'abord la taille des nouveaux jardins a diminuée. Ensuite l'entretien des conifères réputés toujours verts (Atrovirens) a rapidement lassés les nouveaux propriétaires de tous ces lotissements, que les promoteurs ont proposés aux futurs accédants à la propriété. Ensuite, et c'est certainement la plus importante, la mode du topiaire, remise au gout du jour par les stylistes et les professionnels, est entrée en adéquation avec les nouvelles aspirations du public en matière de jardinage. On ne confectionnera pas une haie avec sa ramure, mais la clématite occupe une place essentielle dans le jardin. J'en ai possédé une pendant plusieurs années. Joséphine était son nom. Elle débarque dans le jardin en 2004. Mais elle n'a plus donné signe de vie depuis deux ou trois ans. C'est la seule clématite que j'ai vu disparaître dans mon jardin. J'en ai sept actuellement et elles sont toutes en pleine forme. Elle est de couleur rose et fleuri en juin avec une remontée moins spectaculaire en septembre. Comme ses fleurs sont doubles, c'était vraiment une vedette parmi mes clématites. Chaque année elle s'accrochait d'elle même sur son support. Son pied était protégé par un tapis «d'herbe aux goutteux», une excellente couvre-sol. Peut-être essaierait-je de l'acclimater dans mon jardin, mais la replanter au même endroit sans connaitre les causes de sa disparition, pourrait être hasardeux. Et je n'ai plus de place sur mes murs à bonne exposition.
Bon week end
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