«Botanique»
Bonjour
Les tulipes botaniques sont déjà sorties de terre et partent en reconnaissance pour essayer de dénicher ce foutu printemps, qui se fait désirer depuis le début de l'hiver. Comme elles sortent de leur cachette chaque année à cette époque, j'ai décidé de les suivre; de leur emboîter le pas, si l'on peut dire cela comme çà. Elles doivent bien savoir où se trouve la tanière de ce printemps qui hiberne chaque année à date fixe. Je ne sais pas si cet énergumène est sorti de son sommeil hivernal, mais il a semé un peu partout des petits trésors, façon «Petit Poucet». Comme la tempête, à bout de force, est repartie chez elle, du coté de l'Atlantique, on a profité de ce répit pour visiter le jardin. Celui-ci n'a pas perdu de temps et a mis à profit les températures anormalement douces de ce deuxième mois d'hiver pour nous dévoiler en avant-première, le scénario que le printemps prochain devrait nous offrir. Parmi ces petits trésors, on trouve déjà des jacinthes qui ont commencé leur construction florale. Juché sur un pédicelle de près de vingt cinq centimètres, cette floraison à l'allure de chevelure féminine le plus souvent repeinte en diverses nuances de bleu, commence à nous charmer par des senteurs et des effluves toutes féminines, elles aussi. Je n'ai plus planté de ces gros bulbes depuis de nombreuses années, mais à chaque printemps ces liliacées reparaissent fidèlement, répondant certainement à l'appel des jacinthes des bois. Leur pédicelle est très clairsemé, mais leur allure demeure toute aussi charmante depuis toutes ces années. Les liliacées ont la propriété après chaque floraison de récupérer les nutriments investis dans la construction de leurs feuilles. C'est pourquoi, il est conseillé de leur laisser leurs feuilles jusqu'à leur dessèchement complet. Ce sont leurs fleurs, qui ont fini de nous enchanter, qu'il faut supprimer. Comme la plupart des végétaux, ces jacinthes vont s'épuiser pour produire des graines qui ne pourront redonner de nouvelles jacinthes que dans quelques années. Pour multiplier ces jacinthes, il faut extraire délicatement le bulbe lorsque le feuillage est totalement sec et replanter les quelques bulbilles agrippés au bulbe nourricier. Le bulbe principal étant mis de coté après séchage complet; dans un filet à pommes de terre, suspendu au plafond du local de conservation, afin d'échapper à la convoitise des nombreux rongeurs, que les hivers doux encouragent à proliférer. Pour hâter le dessèchement du feuillage, certains préconisent de nouer le feuillage comme le font de nombreux jardiniers pour les tiges de l'ail dans leur potager. Sous nos latitudes Picardes et Normandes, les étés ne sont pas toujours éternellement chauds et secs. IL est impératif que la planche d'ail ne perde pas de temps en juillet où une ondée toute passagère retarderait de plusieurs jours l'espoir de récolter des caïeux très propres et très secs sur eux. Sinon il sera difficile d'emmener cette récolte condimentaire loin en saison, dans de bonne conditions de conservation. Une plantation d'ail est souvent suivie d'une deuxième culture; c'est pour cela qu'il ne faut pas perdre de temps. Des laitues ou des chicorées, de la mâche ou des haricots, des plantes d'arrière saison en quelques sorte, seront les bienvenues derrière ces cultures d'ails d'échalotes ou d'oignons. Il faudra éviter de repiquer des poireaux sur ces planches qui sont de la même famille botanique. Quand au derniers semis de haricots verts, la dernière semaine de juillet étant le dernier «carat» pour les deux mois que va durer la nouvelle culture de ces phaseolus. Et à condition que les mois d'août de septembre ne partent pas en guenilles. Donc on va continuer, dans les jours prochains, notre enquête sur tous ces bijoux printaniers éparpillés dans notre jardin.
Bonne journée
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