«Déco»
Bonjour
Détournement de mineur ou détournement d'aéronefs ? Non! Mais détournement d'objets. Une pratique toujours très répandue dans les jardins. Souvent des objets à caractères usagers ou démodés, voire obsolètes, atterrissent un beau matin dans le jardin, souvent en compagnie des gnomes à la barbe fleurie, et de petite taille. Une pratique ancestrale, me direz-vous! Déjà les jardins de l'antiquité s'ornaient de magnifiques statues sculptées dans le marbre le plus rare. Était-ce pour rehausser l'éclat des floraisons ou pour souligner le talent de ces artistes qui manipulaient burins, rifloirs et autres massettes avec une prodigieuse dextérité? Va savoir! Aujourd'hui ce sont souvent des contenants mis à la retraite anticipée et chargés de remplir cette noble mission qui consiste à décorer nos jardins. Ce sont très souvent d'anciens contenants qui se retrouvent transformés en pots de fleur. Cela peut paraître évident, mais pour garnir de fleurs une ancienne bassine à lessiver, il faut au préalable la garnir de bon et fertile terreau. Si l'objet en question se révèle incapable de retenir ce substrat, qu'il retourne à son usage primitif parmi les lavandières! J'ai retenu cet exemple des ustensiles de lessive, car ce type d'objet s'est souvent vu remplacé, ces dernières années, par de nouveaux accessoires en plastiques. Des plastiques tombés récemment en disgrâce à cause de leur trop grande présence dans la nature. Une nature dont la biodiversité n'a pas encore réussi à phagocyter les rejets irresponsables de nos contemporains. Les objets en métal, quand à eux, qui finiront bien, bon an, mal an, par se retrouver dissous dans les strates de notre pauvre planète, sont moins stigmatisés en terme de pollution. Rouilles et oxydations de natures diverses, se chargeant, façon nécrophages, de restituer à la nature, sous forme de substances chimiques, ce qui constituait des objets en cuivre, en zinc ou en fer. Il faut tout simplement ne pas être trop pressé. Les objets en terre cuite se sont souvent, eux aussi, retrouvés transformés en jardinières. Des entreprises d'articles en terre cuite, s'inspirant même des objets usuels qui nous entourent, quand ce ne sont pas la silhouette des êtres vivants ou autres insectes, pour nous proposer toutes ces créations en guise de «déco». Dans les nombreuses brocantes tombées en disgrâce sous les coups de boutoir d'un certain coronavirus et maintenant ressuscitées après l'abolition des mesures de confinement, vous trouverez certainement ces quelques vieux objets de nature sanitaire ou gastronomique. Il faudra être dur et opiniâtre dans la négociation, car ces vieux contenants son redevenus à la mode.
Bonne fin de semaine
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