Journal Ordinaire D'Un Jardinier Ordinaire

 «Galinsoga»

Bonjour

«Le capitule (5 mm environ) est formé d'un disque central de fleurs jaunes tubulées entourées de quelques fleurs ligulées blanches à trois dents.La floraison a lieu en été et en automne. Les capitules sont groupés en racèmes. Pollinisation entomogame ou autogame. Les fruits sont des akènes. Cette plante ciliée est difficile à éliminer car chaque plant peut produire des milliers de graines capables de survivre plusieurs années, il fleurit rapidement et les tiges coupées sont capables de s'enraciner.» Cette description me permet de vous présenter un habitant de mes planches potagères. C'est aussi une plante invasive de très bon gout  et utile sur beaucoup de plans. Considéré comme une mauvaise herbe particulièrement envahissante et difficile à éliminer, le galinsoga est au contraire une plante très goûteuse et utile qui relève les plats d’une touche au caractère exotique. Voici donc deux constats très contrastés. Il est très certainement comestible, car il est particulièrement apprécié par mes pondeuses. Dans un seau de mauvaises herbes dorénavant connues sous le nom d'adventices, le galinsoga est la plante dévorée en premier par mes poules. Tout y passe; feuilles, fleurs et tiges. Le galinsoga est même préféré aux oxalis, pourtant un comestible réputé sur les menus des poulaillers. Au printemps ce tardif va faire son entrée extravagante vers la fin du mois de mai. On se croit débarrassé de cette invasive qui va envahir tout le jardin avec ses petites fleurs qui peuvent expulser des dizaines de milliers de semences. Encore un, à l'odeur caractéristique, qui peut passer en cuisine et même servir de condiment. J'héberge cet indésirable depuis 1995. Sur les forums, de vieux jardiniers qui donnaient l'impression de tout connaitre du jardinage m'avaient prédit une carrière de jardinier avortée et terrassée par cette astéracée. Ils m'avaient pratiquement conseillé de renoncer à entreprendre des cultures potagères. J'ai pris l'initiative de l'arracher systématiquement dés que les petites capitules jaunes et blanches pointent leur frimousses parmi les jeunes légumes. Au fil des années j'ai réussi à éviter son invasion oppressante pour mes cultures potagères. Dès les premières gelées il est impitoyablement détruit. Mais cela ne suffit pas pour en être débarrassé, car il a, comme les écureuils, planqué ses graines dans le sol pour une durée de trois ans. Donc difficile de se séparer de cet hôte fort indélicat. Quand vous l'arracherez, opérez délicatement et avec prudence, car ses multiples petites racines qui constituent son chevelu, entraînent dans la mort les jeunes légumes qui sont ses infortunés voisins. Désolant de se retrouver avec de jeunes plants de carottes expulsés de leur habitat nourricier. Il est très difficile de repiquer avec succès, ces jeunes plants à la racine orange et tendre et au jus délicieux apprécié de tous et particulièrement de Jeannot Lapin. S'il s'installe dans votre jardin, il faudra, comme moi, s'en faire une raison, et procéder systématiquement à son élimination. On peut soit le laisser griller au soleil ou le porter sans cérémonie dans le cimetière des potagers pour en faire un compost de qualité. De toute façon il aura déjà enrichi le sol de ses semences. Inutile de le brûler; cela est interdit par la loi. Il est parfois utilisé comme engrais vert. Dorénavant, je cohabite avec lui. Il est toujours présent chaque année, et il ne m'embête plus, si j'ai pris la précaution de le ratiboiser avant qu'il ait atteint sa taille adulte. Si d'aventure, au détour de votre jardin, il vous arrive de rencontrer ce ressortissant de la famille des composées, avant de l'éliminer impitoyablement, essayer de le mettre au menu de vos saladiers ou de le hacher façon épinards. La nature et la biodiversité vous remercieront.

Bon dimanche