«Glyphosate»
Bonjour
Plantation de pommes de terre. 30 cm entre chaque plants et 70 cm d'écart en les routes. C''était hier sous un ciel bleu dans des températures estivales. Ces tubercules ont été plantés sans bêchage préalable. Simplement environ 10 cm de fumier de poule étalé sur la surface de la planche des mâches et des navets, qui a été nettoyée avec un herbicide ancestral que l'on nomme binette, sarcloir, grattoir ou serfouette, dans nos vieilles contrées agricoles. Un genre de glyphosate de chez Monsanto, en quelque sorte. Glyphosate, un mot qui inquiète de plus en plus. D'abord le public se préoccupe de savoir quel est ce nouveau poison que l'on avait dissimulé à sa vigilance. D'autre part, légitimement, les agriculteurs ne se voient pas retourner des décennies en arrière dans la pratique de leur dur métier. Le glyphosate, c'est le Round Up que tout le monde connait bien. Tout ceux qui ont un petit lopin de terre, ont déjà été tentés de faire usage de cette molécule. Moi le premier. Une molécule très pratique, car elle permet de cultiver, moins d'un mois après avoir pulvérisé cet «Attila» en flacon. La nocivité de cet herbicide sur la santé n'est pas clairement établie par les nombreuses études entreprises sur ce sujet. Son caractère cancérogène est fortement soupçonné par certains instituts. On comprend l'émotion suscitée au parlement de Bruxelles. Le principe de précaution est retenu. En attente d'expertises scientifiques plus fines et plus probantes, les élus, soucieux de leurs responsabilités, vont certainement mettre à l'index ce produit. Peut-être provisoirement, mais ce désherbant ne sera plus autorisé à la vente. On comprend aussi la grande colère des agriculteurs qui se voient privés d'un outil très important. Monsanto a déjà eu des démêlées avec la justice. Ayant affirmé que son produit était biodégradable, parce que, effectivement, la molécule du glyphosate se dégrade, en moins de 2 mois, en d'autres composés chimiques soupçonnés aussi d'être malsains pour la santé. De plus, moins de 2 mois, c'est souvent le temps suffisant pour que le Round UP puisse traverser certains sols trop perméables et rejoindre les nappes phréatiques déjà atteintes par d'autres polluants. Ce qui doit inquiéter les chercheurs, c'est le mélange de ces polluants dans la nature. L'interaction entre toutes ces molécules est très mal connue. Si on est un scientifique sérieux, on étudie à fond toutes les propriétés de la nouvelle molécule que l'on vient de synthétiser ou d'extraire d'un composé d'origine naturel. Mais il est très difficile d'établir toutes les interactions avec les millions de molécules différentes que recèle la nature. Un autre sujet d'inquiétude pour Monsanto, c'est que certaines mauvaises herbes entrent en résistance. Une variété de liseron fait déjà la nique à cette molécule. Le gaillet gratteron, cette herbe très prolifique au printemps, qui ne gratte pas, mais qui colle partout, est devenu un combattant qui se dresse contre cet empoisonneur. La nature y mettra le temps qu'il faut, mais elle rendra ce produit en grande partie inefficace. Celle-ci n'a pas fini de nous étonner.
Bonne journée
Les carnets de Jules Hostouley
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