Journal Ordinaire D'Un Jardinier Ordinaire

 «L'arbre aux faisans»

Bonjour

Belle journée hier dans le jardin. Nettoyage rapide des planches débarrassées de leurs légumes. Récolte des poires «Conférence». Les fraisiers remontants donnent beaucoup plus que lors de la première production en juin/juillet. J'ai commencé à faire des boutures. Il serait intéressant d'obtenir des plants de rosiers blancs pour les années futures. Les plants de rosiers blancs «Virgo» ont été dévastés par ces canicules à répétition. Seuls les rosiers «Iceberg» se tirent d'affaire chaque année. Le bouturage est une entreprise de longue haleine. Cela ne marche pas à tous les coups. Il va falloir attendre la réponse au printemps prochain et en cas de succès, cultiver le plant pendant encore un an pour finalement le mettre en place la troisième année. Depuis dimanche la guerre est déclarée sur la plaine. Gibiers à plumes et à poils n'ont qu'à bien se tenir. Quelques coups de fusils sporadiques ici et là. Cela augurerait-il de la médiocrité des chasseurs actuels ou tout simplement de la raréfaction des animaux qui peuplent notre plaine? On signale de temps en temps des passages de chevreuils. Les perdrix se font rares; on n'entend plus leur cri caractéristique. Un groupe de faisans lâchés en plaine pour le prochain carnage dominical poussent de temps en temps leur cri bien connu et se mettent en quête de quelques nourritures. J'ai évoqué cela, il y a quelques jours dans ce blog. À la fin de septembre 2016,  sur la clôture en planche qui sépare le poulailler du terrain voisin, un gallinacée étranger est venu se poser. Certainement attiré par les poules de mon élevage. Ces gallinacées doivent certainement être cousins. L'oiseau a changé de position. Fatal erreur, j'ai pu l'attraper; en saisissant cette queue magnifique. Il s'est peu débattu. Il n'était visiblement plus très sauvage. Un très beau volatile. Une poule faisane. Vraisemblablement lâchée dans la nature pour être lâchement assassinée par les chasseurs en mal de gibier facile. Il n'y a pas qu'à Alep que l'on extermine les êtres vivants. En ce moment on entend dans le lointain, sur la plaine, les coups de fusils de la chasse nouvellement ouverte. Donc peu de coups de fusils en réalité. Cela signifie plusieurs choses : Que beaucoup d'animaux sauvages sont donc épargnés sur la plaine et qu'ils se sont mis en lieu sûr (il est encore permis de rêver). Plus prosaïquement, cela signifie, aussi, que le gibier se fait de plus en plus rare. La campagne est vide de ces habitants pourtant si charmants à la condition qu'on leur laisse la vie sauve. Au bout de quelques minutes, j'ai relâché cette poule; pas vraiment effarouchée, elle s'est posée à quelques mètres. Elle est vraiment bien équipée pour se fondre dans la nature. Mais cela ne lui sera d'aucune utilité présentement, pour son avenir. La faim va l'obliger à se rapprocher de l'espèce humaine, et ce sera alors sa fin. La nature recèle une variété d'arbuste que l'on appelle «L'arbre au faisan»; plus concrètement c'est le leycestéria.  Le leycesteria est  de la famille des chèvrefeuilles Caprifoliaceae. Ces fleurs rouges organisées en pendentifs sont très originales. Elles pourraient parer avec bonheur quelques oreilles féminimes.  Cet arbuste ne dépasse pas les deux mètres de hauteur. Les grosses graines noires de la taille d'un petit pois servent de repas aux oiseaux et plus précisément aux faisans. Du moins à ceux qui auront survécu à cet holocauste automnal. Les tiges sont éphémères et donnent un aspect fragile à cet arbuste , pourtant implanté dans mon jardin, il y a plus de vingt ans. Ce plant est issu d'une bouture; le plant d'origine ayant disparu au cours d'une de ces canicules devenues habituelles . C'est pourquoi j'ai fait quelques boutures de cet arbuste au bois tendre.

Bon week end