SOMME La pomme de terre en majesté
Samedi 03 Octobre 2009
Stanislas Thibaut et Marc-Antoine Hautbout, deux des quatre associés du GAEC à leur nom, derrière la pompadour.
Quatre producteurs s'engagent pour vendre leurs pommes de terre, variété labellisée, la pompadour. Leur photo est étiquetée sur les emballages, disponibles en grandes surfaces.
Ils habitent Noyelles-sur-Mer, Revelles, Prouzel et Raray. Ils se sont donné pour mission de revaloriser la pomme de terre, en misant sur la
pompadour. La photo de ces quatre producteurs picards est apposée sur les emballages depuis peu.
Marc-Antoine Hautbout fait partie du groupe.
Il n'a pas la langue dans sa poche.
La communication et ses contraintes ne lui sont pas familières mais il a dû s'y mettre.
Parce que cet agriculteur le veut bien. « La consommation de pommes de terre baisse de 2 % par an. Mais si on donne de la merde aux gosses, c'est normal ! » lance-t-il
avec des accents à la Jean-Pierre Coffe.
Il s'explique : « Tous les ans, il sort de nouvelles variétés de pomme de terre. Le consommateur est perdu. S'il achète un beau filet d'agata et qu'elles ne sont pas bonnes, il
préférera donner des nouilles à sa famille ! »
Marc-Antoine Hautbout s'est aussi engagé dans une démarche écologique depuis longtemps. « Je ne vois pas pourquoi on interdirait à un particulier de laver sa voiture pendant que nous,
on laisse traîner une fuite d'eau 24 heures », s'emporte-t-il.
Une démarche soucieuse de l'environnement
Ainsi, il s'intéresse « aux petits oiseaux et aux petites fleurs ». Au détour de ses champs, il plante des variétés qui attireront le petit gibier (les chasseurs lui
disent merci) et des fleurs que butineront les abeilles. Et c'est avec fierté qu'il évoque la colonie d'hirondelles qui a élu domicile dans un de ses bâtiments. Des nichoirs à chouettes
effraies sont installés dans la ferme, où les cigognes se plaisent également.
La présence de Christophe, un ancien du parc ornithologique du Marquenterre, n'est pas étrangère à toutes ces attentions. Parce qu'au-delà du marketing, le goût du bon et
du naturel semble ancré dans ce coin-là de Picardie.
La pompadour ne représente que 10 % de l'activité du GAEC Hautbout-Thibaut, installé en Picardie maritime. Mais sa culture est très exigeante ce qui justifie son prix. «
Elle a une longue période de végétation, est plus sensible au niveau du germe, et la production est moitié moindre par rapport à une variété
classique », résume l'agriculteur qui produit la pompadour depuis 1997.
Quand on demande à Marc-Antoine Hautbout pourquoi il est attaché à cette variété, la réponse est sans appel : « Parce que c'est un bon produit... et même si ça ne marchait
pas, j'en produirais quand même pour moi ! ».
AUDE COLLINA
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