«Sauge de Jerusalem»
Bonjour
Salpiglossis et Phlomis... Kniphofia....Cuscutes...Phalaenopsis....Eschscholzia.... Des noms vraiment bizarres pour toutes ces fleurs. Justement! Essayez de prononcer le dernier ! «echolzia» semblerait être la bonne prononciation. Maintenant essayez de l'écrire et de l’orthographier en faisant, si possible, moins de cinq fautes d'aurthaugraffe. J'en voit qui copient sur leur voisin! Très difficile, n'est-ce-pas! Les botanistes ont souvent donné des noms très alambiqués. (Non! je n'ai pas absorbé tout le contenu de ce distillateur de liqueur). Bref! des noms souvent très compliqués, alors que la sagesse populaire avait déjà distribué des noms pleins de charme et de tendresse à ces choses magnifiques que la nature peut périodiquement nous offrir. Des noms à coucher dehors, me direz-vous? Peut-être! Mais il faut passer sous les Fourches Caudines de la classification et de la nomenclature botanique. Comment s'y retrouver dans la biodiversité qui comprends des milliards d'organismes de tout poils? Il faut bien ressusciter quelques termes défunts d'une langue que l'on a trop souvent qualifiée de«morte» depuis très longtemps. Depuis des temps antiques.. Pour ne pas dire depuis l'antiquité. Le grec ancien et le latin sont des réservoirs fantastiques pour attribuer un patronyme à une chose récemment découverte ou subitement sortie de l'oubli. Inutile de puiser dans le vocabulaire couramment employé par le très célèbre dramaturge Anglo-saxon. Le peuple s'emparant trop souvent de termes un peu réducteurs, venus tout droit des Amériques. Donc tout ce «baratin» pour dire que mes phlomis peuvent très bien se dénommer sauges de Jérusalem. Cela nous transporte tout de suite dans une région à caractère un peu mystique et exotique, voire teintée d'un parfum de religiosité. Ne trouvez-vous pas?
Je n'ai pas attendu aujourd'hui pour publier un petit exposé sur ces sauges de Jerusalem. Un petit exposé que voici.
« Phlomis! Quel curieux nom pour une fleur. Une fleur qui se décline au masculin d'après les manuels. Celle qui pousse dans mon jardin est jaune et blanche. Ses fleurs sont groupées en verticilles*. Le phlomis de Russell ou sauge de Jérusalem est une plante méditerranéenne appartenant au genre Phlomis et à la famille des Lamiacées, dont les fleurs ont une corolle zygomorphe à deux lèvres. Pourquoi employer des termes aussi compliqués pour décrire notre fleur? C'est une grande vivace. Elle fait son entrée au jardin en 2014. Elle prend de l'ampleur chaque année. C'est sa floraison originale qui attire le regard. Jusqu'à l'année dernière, on l'a laissé vivre en paix. Elle fait près d'un mètre, quand même. Mais en 2020, on a essayé de la multiplier. On va bientôt voir le résultat de cette entreprise, toujours un peu risquée. Le feuillage près du pied est réapparu, il y a quelques semaines. Maintenant on espère voir les tiges porteuses de ces verticilles, développer leur corolle. On a même gardé de la graine, mais on sait bien que le semis des graines de vivaces n'est pas toujours évident. Cette année, on va encore tenter un semis. Cette sauge de Jérusalem ne fleurit pas très longtemps. C'est peut-être là le défaut principal des vivaces. Il faut en avoir toute une cohorte dans son jardin, si on veut le voir abondamment et durablement fleuri. C'est l'avantage des rosiers qui fleurissent plusieurs fois du début du printemps jusqu'aux gelées... Quand il y en avait encore. Les plantes et les semis nouvellement installés au potager attendent avec impatience, depuis le 12 mars dernier, une pluie printanière et rafraîchissante. Un apéritif, en quelque sorte! » C'est incontestablement un succès pour cette vivace qui profite d'un emplacement plus riche et moins sec que son ancienne situation. Le seul regret c'est que la floraison de cette vivace est assez éphémère. Comme la plupart des vivaces, d'ailleurs.»
* Les organes d'une plante sont dits en verticille ou verticillés, lorsqu'ils sont insérés au même niveau, par groupe de trois unités au minimum
Bonne journée dans votre beau jardin
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