«Silence on tourne»
Bonjour
Que de tapage durant ces jours derniers. Campagne législative et guerre en Ukraine ne se font pas dans un silence religieux. Un président privé de majorité, à la recherche du député manquant. Des élus surpris de se retrouver à siéger sur les fauteuils de la vénérable institution. Heureusement le brouhaha de la campagne commence à s'estomper et dans quelques jours les français seront en vacances. Donc tout ira bien! Ma bonne dame! Quand j'évoque le silence de la campagne, c'est plutôt celui de notre région de plaine. Disparu le silence. On entend même plus le chant des oiseaux, dans tout ce vacarme. D'ailleurs, ils sont pratiquement tous disparus. Comme les automobiles sont en train de se convertir à la «Fée Electricité», le petit matériel de la motoculture de plaisance aurait pu entamer sa reconversion. Mais pour beaucoup encore, efficacité et puissance vont de pair avec la pétarade du petit moteur. C'est pourquoi, dans notre campagne, il y a toujours un taille-haie, une tondeuse, un motoculteur, une tronçonneuse ou un rotofil qui s'exprime. Plutôt que de se déclarer tous en même temps, ils attendent consciencieusement que leur voisin ait terminé son récital pour entonner leur propre complainte souvent dominicale et si peu mélodieuse. Dans tout propriétaire de jardin et de pelouse, il y a toujours un ado épris d'échappement libre, qui sommeille. Il y a plus de cinquante ans, dans la campagne on entendait que le chuintement des scies et le cliquetis des ciseaux à tondre. On pouvait encore entendre le laboureur, chuchoter à l'oreille de ses chevaux. IL n'y a plus que dans les films où les cavaliers murmurent à l'oreille de leur monture. On nous raconte à longueur de journal télévisé que les carburants coûtent trop cher. Il serait plus judicieux d'éduquer un public qui pourrait alors réfléchir aux moyens d'économiser ces énergies dites fossiles. De nombreuses machines munies d'une batterie rechargeable, sont maintenant proposées par les fabricants de la petite motoculture. Mais ces petits engins sont encore trop onéreux. Problème de petites séries s'écrient tous, dans un concert unanime, ces constructeurs irrévérencieux. Afin de profiter de la forte demande actuelle, ils gonflent artificiellement leurs prix de revient. Comme le public vient de renvoyer tout le personnel politique à ses chères études; ce public n'a plus aucun état d'âme quand à la probité du monde du commerce. Les récents et nombreux scandales alimentaires et industriels en tout genre ont fait fondre la confiance de ceux que l'on appelle toujours, ingénument, des consommateurs. Le pétrolier Total engrange sans vergogne de gigantesques profits, alors que beaucoup de français n'arrivent plus à assumer la gloutonnerie de leurs véhicules à essence. Le commerce, c'était la caverne d'Ali Baba; c'est devenu la caverne des voleurs. A trop vouloir tirer toujours plus de profits, du consumérisme et de la mondialisation, le capitalisme pourrait très bien, prochainement, naviguer sur des flots plus tumultueux.
Bonne journée
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