Quel remu ménage cette nuit, sur le coup de minuit. C'est l'heure où les mauvais desseins se réalisent. Ne l'ébruitez pas, mais l'hiver s'est fait virer par le Printemps. Manu militari. Devenu trop vieux cet hiver, qui depuis plus de 90 jours nous importune avec ses frimas, ses brouillards, ses verglas et son froid vraiment pas revigorant. On se doutait bien depuis quelques temps, qu'un événement allait se produire. Des émissaires sont venus subrepticement, déposer diverses clochettes aux mille nuances, dans nos parterres, nos pelouses et nos plate bandes. Cette conspiration des bulbes printanier se profile déjà depuis de nombreuses semaines. Dès le mois de janvier, par exemple, sous le scintillement des décos de Noël, les perce neiges osent entonner un chant d'allégresse pour un printemps encore lointain. En février, ce sont les crocus qui entrent en scène accompagnés de quelques tulipes botaniques, d'allure vraiment précoce. Et en mars, des bataillons de narcisses en tout genre se pressent aux abords de nos plate bandes, afin de terrasser cet hiver paresseux et désœuvrés. Notre climat a pris l'habitude de recruter des hivers doux qui deviennent faciles, le moment venu, à chasser de notre région et de nos mémoires. Ce serait sympa si l'on pouvait, avec la même méthode, se débarrasser du Camarade Poutine. Mais trêve de rêverie, goutons toutes ces effluves printanières, sous le bruissement, non pas des canons, mais du bourdonnement des insectes rameutés par le printemps nouveau. Allez! Go Home! Mister Winter.
Bonne journée
Jean Pennec
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