Apprendre dès aujourd'hui la « protection biologique intégrée » (PBI) et « le jardinage au naturel », c'est presque une nécessité. En effet, d'ici quelques années, les produits phytosanitaires devront avoir disparu de nos jardins, potagers et autres espaces verts.
Le plan Écophyto, lancé par l'État en 2008 suite au Grenelle de l'environnement, vise d'ailleurs à sécuriser et réduire progressivement l'utilisation de ces produits en France.
La loi Labbé, du 6 février 2014, précise que les personnes publiques devront avoir banni ces produits au 1er janvier 2020, les particuliers deux ans plus tard.
D'où l'intérêt des journées « PBI en fête » proposées en partenariat avec les principaux partenaires institutionnels du secteur, comme celle de ce 3 mai à Horti Sologne, à Fontaines-en-Sologne.
Ce samedi, au milieu des plantes, Violaine Le Péron (conseillère spécialisée au Comité de développement horticole de la région Centre Val de Loire) et Jonathan Bourdeau Garrel (chargé de mission à Nature Centre, fédération régionale des associations de protection de la nature et l'environnement de la région Centre) ont présenté de façon compétente, simple voire ludique, les différents moyens pour éradiquer les pesticides : pièges à chenilles processionnaires, pièges à phéromones, paillages divers et variés, auxiliaires…
Tous les jardiniers savent que les coccinelles permettent de lutter contre la prolifération des pucerons. La « bête à bon Dieu » est un auxiliaire naturel pour lutter contre le parasite. Un parmi d'autres. Le chrysope ou le syrphe sont également de bons auxiliaires, dont la présence ne peut-être que bénéfique aux espaces verts.
Biodiversité et espèces indigènes
Là réside le secret de la protection biologique intégrée : observer, reconnaître, raisonner… c'est-à-dire traiter le problème en fonction de son étendue, pas plus. « Il y a toujours une population de parasites compatible avec les plantes, explique-t-on chez Horti Sologne. Si ça dépasse, on lâche la juste quantité d'auxiliaires, qui vont se nourrir des parasites et se reproduire. C'est une question d'équilibre. On ne peut y parvenir que grâce à la biodiversité. »
C'est pour cela que les jachères fleuries sont préférables aux étendues herbeuses. Les unes s'auto-équilibrent parce qu'elles attirent les auxiliaires en même temps que les parasites, tandis que les autres… sont gourmandes en produits phytosanitaires.
« Et ce raisonnement vaut pour tous les espaces verts », confirme M. Fleury, ex-responsable des espaces verts d'Orléans et, depuis le 1er mai qu'il est à la retraite, président de la SHOL (société d'horticulture d'Orléans et du Loiret). « Il faut diversifier les plantes pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, confirme-t-il. Et si possible travailler avec des espèces indigènes. »