«Choux divers et choux d'hiver»
Bonjour
Brassica! Non! Ce n'est pas le nom d'une nouvelle ville d'Ukraine lâchement massacrée et martyrisée par un dictateur en mal de grandeur. Non! C'est le nom d'une famille de plantes très présente dans le jardin. Choux de printemps et choux d'hiver. Choux rouges et choux raves. Choux fleurs et choux de Bruxelles. Voici pour les plus connus; mais le colza est aussi un chou. Son odeur le trahi et ses petites graines noires, aussi. Le chou d'ornement, impropre pour préparer la potée, pourra venir rehausser une plate-bande un peu essoufflée. Autrefois cette famille était plus connue sous le nom de : Crucifère. Durant la fin de l'été dernier, j'ai semé des choux pour une récolte au printemps suivant. Comme l'année 2021 avait été particulièrement humide, j'ai pensé que le printemps actuel serait favorable à la culture des choux. Malgré quelques petits épisodes de sécheresse, sans gravité, ces choux se sont développés très rapidement et atteignent déjà 80 centimètres de diamètre. Quelques exemplaires pressés de se reproduire sont même partis en feuilles et ont développé une floraison jaune d'or façon colza. Il est inutile de rappeler que leur destin est passé par le parcourt des poules. Si ces gallinacées n'ont toujours pas de dents, ces poules font un festin de ces feuilles vertes très charnues. Seules les tiges se montrent très coriaces aux becs acérés de ces volatiles coutumiers de nos poulaillers. j'ai parlé plus haut de chou-rave; un autre légume peu cultivé, actuellement. Cette année encore j'ai semé des choux «Superschmelz». Un chou qui comporte à sa base, à 5 cm au dessus du niveau du sol, une grosse excroissance, qui ressemble, par sa texture à un très gros navet. L'usage en cuisine pourrait paraître identique au navet, mais le nombre de recettes diffère énormément. Le chou-rave peut être consommé cru ou cuit. Râpé ou délicatement mijoté. Son collègue, le chou rouge, nous permet aussi cette recette, étant alors présenté en fines lanières très juteuses, servies avec une petite vinaigrette très persillée. Même sort réservé au chou blanc; seul la présentation diffère, le gout étant semblable. Ces différents candidats à la moulinette sont des légumes qui supportent l'hiver sans trop de difficultés. Le chou rave étant bisannuel et se jouant de l'hiver, peut se retrouver dans nos assiettes au début du printemps; seule réserve, étant un dur à cuir, sa chair peut très bien être devenue très coriace. On se protège comme on peut des rigueurs de l'hiver.
L'année dernière je publiais dans ces pages cet article sur nos ««Chouchoux» :
Savez-vous planter les..... Je vois! Vous connaissez la chanson. Depuis une décennie pratiquement que de la sécheresse et de la canicule dans notre région. Mais cette année, inversion brutale de la tendance. Hier encore, une pluie à faire déborder n'importe quel cours d'eau. À transformer un ru en ruisseau, un ruisseau en rivière, une rivière en fleuve...Bon! on s’arrête là, car ça va déborder. Enfin, un temps à mettre un chou dehors. Au début de la période des sécheresses, je m'obstinais à cultiver des choux, sans obtenir de résultat probant. Ces petits malins développaient trois ou quatre feuilles, puis cessaient de développer le gros cœur que l'on attendait d'eux. On pouvait toujours arroser ces assoiffés et biner au pied; ils avaient décidé d'entamer une grève de la soif. Confronté à leur mauvais caractère je les transformais en nourriture à poule. Avec trois ou quatre feuilles par sujet, pas de quoi filer une indigestion aux gallinacés. Mais cette année mes deux planches de choux ont survécu et sont en train de développer des cœurs bien fermes. La culture des choux a toujours été intéressante dans notre région. Mais depuis quelques années on a du remplacer ces crucifères par des plantations de poivrons et d'aubergine. Plus faciles à conduire en cas de manque de pluie. Traditionnellement, je cultivais des choux rouges pour faire des entrées râpées et colorées; des choux cœurs de bœufs pour garnir généreusement quelques potées; des choux raves candidats à la machine à râper, façon carottes râpées. Les bonnes années je plantais des exemplaires de ces choux bruxellois, qu'il faut non pas farcir de crème, mais cueillir un à un, envoyer en cocote rejoindre quelques saucisses choisies chez votre charcutier favori, et déguster accompagnés du meilleur cru des coteaux Alsaciens. Durant quelques années, j'ai même tenté avec un certain succès la culture des choux décoratifs. Ces choux de multiples aspects étaient devenus nos chouchous avant de se faire boulotter par les chenilles. Les chenilles de ces sympathiques papillons blancs communément appelés piérides. Piéride du chou plus précisément et c'est là que s’arrête la compassion pour ce lépidoptère immaculé. Notre courroux légitime, nous amenait à poudrer façon perruque, tous ces brassicacées percées comme des écumoires. La poudre étant néfaste pour la nature, il a fallu changer de stratégie. Devant l'invasion, je préfère abandonner un ou deux spécimens de ces crucifères à leur triste sort . L'arrosage en pluie fine sur le dessus et le dessous des feuilles des survivants nous débarrasse pour un temps de ces «boulotteuses» à la langue perfide, vorace et râpeuse. De surcroît un arrosage au pied de ces légumes est toujours bénéfique pendant l'été. Donc si vous aimez les choux, comme dans la chanson, c'est vous qui savez!
Refermons la parenthèse et écoutons la douce musique de la pluie qui tombe façon crachin à la mode normande. Nous venons d'être épargnés des orages les plus funestes qui ont dévastés beaucoup de nos belles régions. Ce crachin qui s'infiltre avec douceur dans les sols assoiffés est le meilleur atout pour le jardinier confronté à un climat qui a un peu perdu la tête et la raison.
Belle journée dans les jardins
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