• «C'était avant»

     

         Journal Ordinaire D'Un Jardinier Ordinaire

           

    «C'était avant»

    Bonjour

    Le mauvais temps persiste et signe. Pas de pluie dans la journée d'hier, mais un vent glacial qui descends des contrées nordiques. Pas de soleil pour réchauffer la terre. Les pommes de terre que j'ai planté il y a déjà une quinzaine de jours, restent terrées dans leur trou. Peut être craignent elles un missile climatique dévastateur. C'est maintenant l'époque des pluies diluviennes. On connait trop bien les effets néfastes de notre climat Picard. Dans les années 60, les étés furent pourris; majoritairement arrosés. Au grand dame des vacanciers; pire encore pour les agriculteurs. On vit les blés souvent versés sous la brutalité des nombreux orages. Les variétés cultivées à l'époque, étant plus hautes sur tige. On vit même des champs où les épis se mirent à germer sur pied. Les moyens mécaniques n'ayant pas encore le niveau actuel, les moissons devenaient un martyr pour les agriculteurs. Ce fut des années très favorables pour les champignons; de toutes espèces. On ne revit pas de sitôt des années aussi propices  à cette cueillette. Il fallut faire de nombreuses conserves de Rosés des prés et de cèpes de Bordeaux. On ne récoltait ces cèpes qu'à l'état de bouchon de champagne; tout en délaissant les plus gros, tant il y en avait dans les bois et au plus profond des forêts domaniales. Les trompettes des morts étaient mises à sécher sur journal dans le grenier. Les girolles et les pieds de mouton étaient pratiquement toujours au menu quotidien. Malheureusement, ces années de cocagne se sont progressivement dissipées. Les amateurs de champignons se sont multipliés. Maltraitant les emplacements en surexploitant ces fameux ronds de sorcières si fréquents sous les frondaisons dans les forêts. Des bois ont été rasés. Les crises successives du lait ont entrainé la transformation massive des pâtures et des herbages en parcelles destinées aux céréales. On vit beaucoup de maïs et de tournesols; jolis, mais pas vraiment adaptés dans nos cultures de plaine. Ce fut aussi une époque faste pour les amateurs d'escargots. Le jardin était envahi de ces petits gris, comme on les nomme si bien. Le moindre bosquet regorgeait de gros bourgognes à la démarche très indolente. Là aussi le ramassage intensif a provoqué une baisse considérable des populations. Dans les bois on trouvait encore ces petites fraises des bois au gout si parfumé. Les sécheresses des années suivantes ont entrainé leur raréfaction. Tout cela peut passer pour de la nostalgie, mais cette époque fut prodigue dans ce domaine. Aujourd'hui, les moindres recoins encore sauvages ont été transformés en terre de culture, tant les moyens mécaniques sont devenus puissants. Aujourd'hui devant le désastre climatique actuel on parle de biodiversité, d'espaces sauvages à préserver, de culture raisonnable et raisonnée. Mais n'est il pas trop tard? 

    Bon dimanche   

     

     

     

     

     

     

     

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