Journal Ordinaire D'Un Jardinier Ordinaire

«Frigidifiés»

Bonjour

Grande journée au potager. Hier lundi le temps s'est apaisé. Plus de vent glacial mais un soleil incapable de percer le matelas de nuages posé sur notre région. Comme la température est douce et le temps sec, on a nettoyé les parcelles du potager envahies par des indésirables et des adventices. Cela a entraîné un apport considérable de verdure fraîche sur le parcourt des pondeuses. Après avoir trié les pousses les plus délicates à leur palais, elles ont fini par tout avaler. Pour notre bon plaisir, elles ont déposé dans les pondoirs dix œufs, dont certains sont presque deux fois plus gros que ceux du commerce. Moralité: Les grosses poules donnent toujours de plus gros œufs. Après avoir étalé le fumier de la basse-cour, on a fait le bilan de ce qui subsiste dans le potager. Les condimentaires comme la menthe, le thym, la lavande ont bien résisté. Normal! Ce sont des vivaces. La ciboulette et le persil développent de nouveaux feuillages vert fluo. Du coté des fraisiers, ce n'est pas la même musique. Ces fragarias porteurs d'akènes ont été «frigidifiés» par les gelées de février. Mais rassurez vous, ils s'en remettent toujours. La récolte sera tout simplement plus tardive. Heureusement, il y a d'autres méthodes pour la culture des fraises. Ainsi la culture sous serre est-elle développée depuis longtemps. Dans mes petites serres, je cultive les fraisiers en hauteur dans des gouttières en plastique. Ces gouttières sont placées à un peu plus de un mètre de hauteur, à la jointure de chaque serre. Mes serres sont formées de trois petites serres accolées les unes aux autres. Des serres qui font chacune 6 mètres de longueur sur près de deux mètres de largeur. Je peux ainsi disposer de 12 mètres de gouttières par serres. Comme un des cotés de la première serre est occupé par les bacs de propagation, je dispose de trente mètres de culture. L'inconvénient de la culture sous serre, est qu'il faut veiller constamment à l'irrigation. Une erreur ou un oubli se traduit  irrémédiablement par un dessèchement complet des plants. En culture sous serre la production est largement avancée. La propreté des fruits est de première qualité. L'entretien des fraisiers est facilité, car on travaille debout le long de ces gouttières. On doit quand même veiller à ne pas se laisser envahir par les limaces et les escargots. Des paillettes de lin étant disposées sur ces cultures, entravent leur velléité envers ces productions de fruits. Il est toujours amusant de voir ces gastéropodes enduits de mucus et de paillettes, façon Carnaval, en train de pagayer dans cet océan de matière organique issu du teillage du lin. D'autres indésirables comme les oiseaux, s'occupent aussi activement de ce type de culture. Les merles, se laissent facilement enfermer dans les serres et commence leur travail de dégustation. Ils peuvent aussi retourner le terreau de culture des plants de fraises mettant à mal les racines des fraisiers. Ils recherchent dans ce riche substrat les éventuelles vermisseaux que pourraient receler ce type de culture. Ils font la même chose dans tout le jardin, partout où les parcelles sont recouvertes de terreau, de mulch, de paillis ou de compost. Ils fouillent inlassablement ce sol très meuble, à la recherche de ces petits vers de terreau si appréciés par les pêcheurs à la truite. C'est un peu le revers de ce nouveau type d'amendement des sols des jardins. Les allées se retrouvent très rapidement recouvertes par ces écorces ou ce paillis. Et comme les merles, protégés et bénéficiant des hivers doux, sont en plus grand nombre chaque année, le bouleversement des plates-bandes est devenu régulier et même préoccupant. Le balai de cantonnier est devenu chez nous, un nouvel accessoire de jardinage, afin de débarrasser régulièrement le pavage des allées de ce compost bien inutile à la promotion  du pavé autobloquant, si utile fût-il.

A bientôt

    Les carnets de Jules Hostouley