Journal Ordinaire D'Un Jardinier Ordinaire

 «Revue de détail»

Bonjour

Le mois de janvier s'avance et il va falloir songer aux premiers semis sur cubes ou en barquettes bien au chaud dans les bacs de propagation de la serre. On attend pour cela la réception de la commande de chez Baumaux. Hier une journée un peu ensoleillée, laisse entrevoir des possibilités de travaux au jardin. Car il y a du travail en perspective. Ces derniers mois noyés dans un perpétuel brouillard glacial, ne nous ont pas permis d'avancer beaucoup dans les travaux d'hiver. En premier lieu, il va falloir réparer les serres . Pour réaliser cette opération, il ne faut surtout pas, mais alors, surtout pas de vent, car les plaques de polycarbonate épaisses de 4 mm  et donc très légères se transforment en grand voile et vont s'égayer aux quatre coins du jardin, façon spinnaker. Leur très grande fragilité ne permet pas ce genre de plaisanterie. Comme les serres ont plus de 10 ans, cette matière transparente, s'est opacifiée et est devenue très friable; ce qui ne la met plus à l’abri des forts coups de vent de ces derniers temps. J'ai trouvé sur Internet ce type de plaques pour remplacer les plaques défaillantes sur chacune des 3 serres. Donc revue de détail dans le jardin, comme on disait à l'armée. Deux narcisses ont décidé de devancer leurs coreligionnaires et affichent déjà de joyeuses trompettes jaunes. Imprudent comportement ou optimisme forcené? Va savoir!! Du coté des roses de noël, de timides boutons de fleur font leur apparition. Elles ont encore tout l'hiver pour ouvrir leur fleurs aux coloris si variés. Les primevères ne se contentent plus de déployer le vert fracassant de leurs feuilles très caractéristiques. Ces messagères du printemps commencent à décliner leur floraison dans toute la palette des tons pastels qui viennent envahir les pelouses déjà submergées par la mousse. Les bulbes de printemps ont commencé à percer la couverture végétale des plate-bandes souvent composée d'adventices ou de mauvaises herbes. Ayant désespéramment  attendu l'arrivée de la neige, les perce-neiges dévoilent enfin leur intention de nous ravir au cœur de cet hiver. La plupart des vivaces commencent à développer en catimini quelques minuscules pousses encore cachées par le compost déposé avant l'hiver. Les phlox commencent à montrer le petit bout de leurs jeunes feuilles. Ces grandes vivaces demandent qu'on les débarrasse des tiges desséchées témoins de leurs splendeurs estivales, qui me servent de repaire, pour bien situer l'emplacement de ces polemoniacées. On profite de cette inspection pour remplacer quelques pieds des nouvelles annuelles plantées durant l'automne. Certaines d'entre elles peuvent très bien nous avoir faussé compagnie avant l'arrivée du printemps. J'ai déjà commencé à élaguer les deux érables qui poussent un peu trop vite en hauteur. Dans les serres, les jardinières de géraniums, mises au repos, se comportent très bien. Mais jusqu'à présent l'hiver ne s'est pas montré très cruel envers ces géraniacées. Les semis de mâches pratiqués à l'automne dans ces serres vont bientôt être bon à récolter. Des laitues transplantées à la même époque continuent tranquillement à se développer. La planche des endives ayant été récemment débarrassées des dernières racines, est entièrement recouverte de taupinières. Je ne sais pas si les taupes hibernent, façon  plantigrades, mais mon travail de bêchage a du les importuner. Elles fouillent même dans la planche des mâches qui se trouve décorée par ces nombreux petits terrils. Il faut dire que le sol du potager est rempli des nombreux lombrics et autres vers de terreau.   Dans le potager, il va falloir transporter de nombreuses  brouettes du fumier des poules. Amendement à  étaler sur les planches débarrassées des cultures. C'est pratiquement la totalité du potager, car on ne peut plus avoir de grandes cultures de poireaux pour l'hiver. Cette année j'ai réussi à détourner l'attention de la mineuse du poireau en semant en grande barquette sous verre. J'ai pu ainsi récolter une petite centaine de poireaux. Alors, qu'autrefois je plantais mille poireaux pour la consommation familiale et hivernale de cinq personnes.  La mineuse du poireau interdisant dorénavant, cette entreprise. Après que la mouche a pondu sur nos vénérables «Bleus de Solaise», de minuscules chenilles entreprennent de forer de nombreuses galeries à travers ce qui constitue le meilleur du poireau. Ce blanc très tendre et très fort en gout qui fait merveille dans les pot-au-feu. À la suite de cette attaque, le malheureux poireau se recroqueville sur lui même et se laisse emporter par la pourriture. Il est préconisé en cas d'infestation par ces insectes de couper le poireau au raz de la terre. Mais cette opération chirurgicale doit être exécutée sans tarder, sitôt la nature du mal  bien identifiée. Il semblerait que les professionnels opèrent ainsi, car on peut remarquer sur les poireaux du commerce les traces de ces biopsies et aussi la présence de quelques pupes brunes qui donneront naissance à de futures mineuses qui viendront déposer des œufs non pas de Pâques, mais de la progéniture chargée de transformer façon gruyère, nos vénérables et très goutteuses asperges du pauvre. 

Bon week end