• «Charmantes charmilles»

     

         Journal Ordinaire D'Un Jardinier Ordinaire

           

    «Charmantes charmilles»

    Bonjour

    Il y avait longtemps qu'il n'avait pas plu. La dernière fois c'était le 28 avril de l'an 2024. Depuis le mois de juillet 2023, il a plu cent soixante treize fois. Cette longue période très humide comporte trois cent quatre jours. Cela indique qu'il y a eu cent trente et un jours de temps sec. Du temps sec sans pluie, mais comme le soleil ne remplit pas sa mission, il ne nous reste que du temps couvert, gris, embrumé et maussade. Le pluviomètre a été très bien nourri durant cette période. Huit cent trente et un millimètres à son actif; ce qui donne une moyenne de quatre vingt trois millimètres de pluie par mois. De quoi les nappes phréatiques peuvent elles encore se plaindre? Dans notre région c'est vraiment un bilan pluvieux très important. Tout cela ne doit pas nous faire oublier que les buis de mon jardin ont été dévorés par la chenille de la pyrale. On continue la présentation des diverses essences que j'ai planté dans mes haies champêtres. J'ai planté il y a une quarantaine d'années, des plants de charmes et des plants de hêtres. Des arbres gigantesques dans nos régions, mais qui peuvent se plier aux exigences de la haie, ou aux critères de l'arbuste taillé dans l'esprit de l'art topiaire. Le charme est un arbuste marcescent. Il est à feuilles caduques mais il garde ses feuilles mortes  pendant tout l'hiver. Au printemps, alors qu'il commence à développer son nouveau feuillage, il rejette ses anciennes feuilles mortes. Un beau matin, on découvre sur le gazon quelques dépouilles de l'été dernier; des petites feuilles si caractéristiques, à l'aspect cuivré. On peut alors se dire que le printemps est vraiment là. C'est cela que l'on appelle le marcescence. Le chêne, le charme, le châtaignier et le hêtre sont connus pour pratiquer cet état pendant tout l'hiver. En cas d'hiver très rude, ils se voient contraints de céder à la forêt cette parure hivernale qui va alimenter avec bonheur la couche d'humus de nos futaies. Le charme développe au printemps une nouvelle parure composée de très fines et très charmantes petites feuilles amoureusement gaufrées. C'est probablement de ce processus que cet arbre a retiré son nom. On appelle «charmeraie» une plantation de charmes de près de vingt cinq mètres de haut. La «charmille» est une plantation de charmes ou de hêtres dans une haie champêtre. Ces arbustes supportent très bien la taille. Dans le cas contraire on n'aurait pas, je crois, tenté d'introduire ces vénérables locataires de nos forêts dans la composition de ces rideaux de verdure. Heureusement une très grande proportion de nos arbustes et de nos arbres prêtent facilement leur concours pour la création de nos haies. Ces arbustes peuvent se multiplier par bouture ou par marcottage. Une haie constituée de ces plantations demandent au moins cinq années pour recevoir l'appellation de clôture végétale qui nous protège des vents pernicieux et glacials et aussi des regards indiscrets et indélicats.  Le hêtre qui peut atteindre une quarantaine de mètres dans nos plus belles forêts domaniales a des exigences similaires au charme pour l'entourage de nos propriétés. J'ai déjà quelques charmes plantés en isolés dans mon jardin. Ces arbustes ne produisent pas de floraison caractéristique, mais conservent un caractère ornemental tout au long de l'année. Ils arborent un port  automnal qui se prolonge loin dans l'hiver. Cela nous dispense, durant l'hiver, du triste spectacle de ces squelettes décharnés privés de leur feuillage, que sont les arbres et arbustes à feuilles caduques. Le poids de l'hiver se fait sentir par ses frimas mais aussi par le triste spectacle de la nature endormie et en repos. Eventuellement pour introduire quelques plants de charme dans mon jardin, je devrais me fournir auprès d'un pépiniériste. Car je n'ai jamais réussi ce type de bouture. Quand tous les buis auront été arrachés et éradiqués sur l'ensemble de notre territoire, la pyrale ne risquera-t-elle pas de changer son menu? Actuellement elle trouve son bonheur sur une espèce à feuillage persistant, mais ne l'ébruiter pas, les houx et les loniceras conservent eux aussi leurs feuilles pendant l'hiver. Ils pourraient très bien servir de plat de résistance à la progéniture de ce papillon blanc qui ne se déplace que la nuit. Le dérèglement climatique n'a pas fini de nous apporter son lot de désagréments et de calamités. Nous avons encore beaucoup à découvrir  en cette matière. En douteriez vous encore?  

      Bonne et charmante journée
    Bon Premier mai

     

     


     

     

     

     

     

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