«Moineaux»
Bonjour
Le ciel est bleu, la température douce. Le vent léger. Bref! C'est le printemps. Les hirondelles ne sont pas encore revenues, mais les moineaux sont à nouveau parmi nous. Parmi les serres; parmi les poules; Ils adorent le blé qui constitue la ration journalière des pondeuses. On constate une fois de plus que les moineaux se sont servis avant nous. Ils ont l'habitude de découper quelques morceaux de feuilles de laitues et de tout laisser par terre. Ils ne consomment pratiquement rien de leurs cueillettes. On se mortifie, avec juste raison, des gâchis alimentaires de l'humanité, mais le gâchis occasionné par les oiseaux est lui aussi assez étonnant. Un personnage habillé de bric et de broc, empaillé et vêtu de frusques, a malheureusement disparu de nos campagnes. Il est vrai que le petit monde des volatils finissait par composer avec la présence de cet habitant des plaines, plus sympathique qu'épouvantable. Dans leur guerre contre les oiseaux, certains agriculteurs, depuis ont parfois remplacé ce gardien des récoltes par un canon à carbure ou à gaz, plus récemment. On peut douter de l'efficacité de ce dispositif, car en cas de succès, il aurait été massivement employé pour chasser les différentes espèces de resquilleurs emplumés qui débarrassent les semailles printanières de leurs succulentes petites graines. La photo qui accompagne ce petit conciliabule prouve que l'habitat traditionnel des oiseaux a été déraciné, éradiqué, abattu, massacré et transformé en bois de chauffage. Il n'est plus de mise de rechercher les responsables de ce désastre mais de se féliciter du retour en grâce des haies et des bosquets champêtres. Dans quelques mois ce sera le temps des cerises; sansonnets, merles et autres chapardeurs qui se sont réfugiés dans nos arbustes et dans les cache-moineaux de nos demeures, piqueront chaque fruit d'un bref coup de bec. Certainement, je suppose, pour en apprécier la qualité; et là aussi ne consommeront qu'un seul fruit sur quelques dizaines ainsi maltraités. Ensuite les petites blessures opérées sur nos fruits par ces coups de bec incisifs, deviendront la porte d'entrée à toute une série de vandales et de resquilleurs tels que les fourmis et autres insectes; quand ce n'est pas les frelons; d'Asie ou d'Europe, d'ailleurs. Les malheureux fruits se voient atteints d'une sorte de gangrène. Une pourriture qui va entraîner la perte de ceux-ci. Même constat sur les poires attaquées par les oiseaux qui deviennent le garde manger des guêpes et des frelons. On a coutume de recommander aux paysans de partager une partie de leurs récoltes avec les oiseaux. Ce qu'ils font d'ailleurs, involontairement ou pas. Mais il suffit d'observer au printemps, un grand cerisier abondamment pourvu de belles cerises bien juteuses et délicatement parfumées, pour constater que si l'on ne se presse pas de cueillir rapidement ce que l'on a besoin pour garnir nos desserts, il ne nous restera que nos yeux pour pleurer. Depuis toujours, les hommes partagent leurs récoltes, de bonne ou mauvaise grâce. Mais les malheureux oiseaux, chassés de leur habitat traditionnel, ne partagent jamais!
A demain
Les carnets de Jules Hostouley
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Je viens de découvrir que tu es à l'origine des smilles de Titine que j'adore.
Maintenant, si tu peux aérer ton texte en allant à la ligne quelques fois, ce serait un bonheur de le lire et surtout moins fatigant pour les yeux.
Merci et bonne journée