• « Patate »

     

         Journal Ordinaire D'Un Jardinier Ordinaire

           

    « Patate »

    Bonjour

    Ciel plombé toute la journée. Hausse des températures. Pas de pluie  et vent nul. Tout cela était annoncé. La météo Nationale nous enlève le charme de l'incertitude. Le hasard est de plus en plus ignoré. Dans notre société tout doit être organisé; tout doit être planifié. Un cataclysme survient et les fonctionnaires de la météo sont mis aux arrêts et doivent s'expliquer sur leur aveuglement. La mécanique du climat est tellement compliquée, qu'entreprendre des prévisions relève du charlatanisme. Dès que le mauvais temps survient, les météorologues sont suspectés d'obscures tractations avec les divinités de l'enfer. La nature a horreur du vide. La civilisation a horreur du hasard. Les citoyens ont horreur du mauvais temps. Donc hier j'ai entrepris de planter les pommes de terre. Des fois que la météo se serait mélangé les crayons dans ses prévisions. Comme prévu, le ciel est resté opaque jusqu'au soir. La chaleur est devenue lourde à supporter. Le lilas est en fleur et une vieille recommandation stipule de planter ses tubercules avant que la floraison de cet arbuste ne s'achève. Ces tubercules doivent être plantés sur des rangs espacés de 60cm. Ces mêmes tubercules doivent être espacés de 40cm. Non pas pour éviter les bagarres, mais pour éviter que l'important développement des fanes ne vienne perturber l'espace dévolu à ces jeunes patates. Il faut aussi s'assurer que ces petits tubercules soient bien appareillés de petits germes nombreux et bien développés. Sinon la culture risque de durer beaucoup plus longtemps; le temps que chaque tubercule émettent ces petites antennes qui vont permettent à notre culture de nous offrir des patates en robe des champs que l'on mentionne si souvent, dans les menus de première communion. Je me sert de mon plantoir à bulbe pour creuser une petite niche que j'offre pour des longs mois, à ces petites racines. Recouvrir de 5 à 10 cm, recommande l'emballage des 100 plants que je me suis procuré en jardinerie. Depuis longtemps, j'ai renoncé à faire mon plan moi-même.  Trop souvent, cela a mal tourné. La culture des patates ne peut pas être ratée. Elle est trop importante pour notre alimentation. Voyez ce qui est arrivé aux Irlandais, il y a plus d'un siècle. Si en fin de saison, je ne récolte que des bulbilles, je ne tient pas à me retrouver aux Amériques. Les anciens conservaient une petite partie de leurs tubercules pour faire leur plan. Et chaque année, ils réussissaient. Avant de songer à extraire quelques racines et de confectionner une savoureuse purée, il faudra vaporiser sur les fanes, l'élixir de survie, couleur d'azur. Et même plutôt deux fois qu'une. Car les pluies du printemps pourraient entamer cette couche protectrice. Une culture de pommes de terre infestée par le mildiou offrira des tubercules qu'il sera impossible de conserver. Dans ce cas point de purée, ni de frittes croustillantes et encore moins de ces patates rissolées au beurre dans une poêle débarrassée de son revêtement assassin.
     

     

     

    Bon dimanche

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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