«Poisons»
Bonjour
Quel poison ce temps! Tempête, avec des pluies violentes et abondantes. Chez nous, les jours de grand vent la pluie tombe à l'horizontale. Les tuiles sont alors inutiles. Devant nous non pas une morne plaine, mais près de vingt kilomètres de plaine sur lesquels les vents de tempête peuvent prendre leur élan. Comme nous ne sommes pas situé au coeur du village, rien nous protège contre ces intempéries. Seule consolation les températures sont très douces pour la saison. En parlant de poison, cela m'amène à recenser les nombreux poisons que recèle mon jardin. Tout d'abord l'If. Taxus Bacatta s'est introduit subrepticement dans mon jardin. Connaissant la toxicité de ce représentant de la famille des taxacées, je ne l'aurait jamais invité au jardin. Les oiseaux, sans doute. Il est toxique par toutes les parties de son corps. Ses petites baies roses peuvent tenter les jeunes enfants. Il a en partie disparu car il a entraîné la mort de nombreux bovidés et aussi de beaucoup de chevaux. En plus un arbre très souvent planté dans les cimetières; pas très bon pour le moral, le voisinage de ce géant toujours vert. Un autre habitant de mon jardin, déploie ses charmes depuis près d'un mois. Point de neige depuis le début de l'année, mais des perce-neiges un peu partout. Ces bulbilles se trouvent souvent transportés durant les opérations de nettoyage et d'entretien des massifs. C'est son bulbe qui contient un alcaloïde; qui vous met l'estomac sens dessus dessous. L’hellébore en pleine fleur en ce moment, se planque sous le doux pseudonyme de Rose de Noël. Gare aux intestins, car cette plante est un puissant purgatif. Comme elle a tendance à envahir ses voisines, je lui rappelle ses limites, chaque année, à l'automne. La grande digitale, une bisannuelle que j'introduit souvent dans le jardin, recèle en son sein un poison mortel. Elle fut souvent employée par les anciens pour soulager les maladies du coeur. Mais sa posologie trop souvent aléatoire a conduit à des désastres. Elle a souvent été utilisée par les empoisonneurs pour accomplir leurs crimes. Comme elle avait disparu de mes plate-bandes, le printemps dernier je l'ai multiplié par semis. Une graine très fine fournie en abondance par cette scrophulariacée permet des semis réussis. Une autre fleur issue d'un bulbe est la colchique qui a fait la célébrité d'une douce chanson mélancolique qui fait allusion à des étés disparus, à des vacances perdues. Elle pourrait être confondue avec le safran et alors révéler sa grande toxicité à l'infortuné consommateur. Cette liliacée revient chaque année en septembre, sur un unique pied qui se plait à l'ombre d'un prunier. Le muguet, symbole de bonheur, mais porteur d'une substance analogue à la digitaline, prospère à l'ombre de mes arbustes, depuis de nombreuses années. Facile à multiplier, cette liliacées n'aime pas du tout l'ardeur trop forte des rayons du soleil. Voici, déjà quelques ressortissants de nos jardins, de belle allure, mais dénoncés par leurs effets narcotiques, purgatifs et laxatifs trop souvent mortels. Malheureusement cette liste n'est pas exhaustive et j'ai déjà en tête d'autres plantations de mon jardin qui doivent provoquer notre méfiance et notre prudence.
Bonne semaine
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