Journal Ordinaire D'Un Jardinier Ordinaire

«Tomate»

Bonjour

Ce ciel inlassablement couvert de nuages arrive quand même, à faire mûrir les tomates domiciliées en serre pour cette saison. Le vent qui souffle en rafale nous arrive de nord-ouest avec toute la fraîcheur qui lui est coutumière. Cela ne facilite pas la croissance des cucurbitacées. Ces légumes savent que l'été ne sera pas éternel et se dépêchent  de pousser, de progresser et de croître de manière désordonnée dans toutes directions. Chaque jour il faut soulever les feuilles rugueuses au toucher pour débusquer la courge ou la courgette qui aurait des velléités d'obésité. Il faut surveiller les cornichons afin de les cueillir à la bonne taille, sinon on se retrouve avec un concombre souvent immangeable. Du coté des concombres, il faut interroger les nombreux plants qui garnissent la planche qui leur est réservée. C'est curieux comme ces petites saucisses vertes se dissimulent et se dérobent à notre attention à l'abri de toutes ces feuilles à la couleur si chlorophyllienne. Si l'on tarde à les récolter, il peuvent se laisser gagner par la pourriture. Les courgettes sont encore plus rapides dans ce jeu de cache-cache.Difficile de faire quelque chose en cuisine avec des exemplaires qui pèsent  plusieurs kilos. La fable de la courgette qui voulait être aussi grosse que le potiron; le fabuliste ne l'a pas évoqué celle-là. Le pâtisson demande, quand à lui, à être récolté assez jeune, car il sera difficile à éplucher et à découper afin de le fourrer avec une succulente jardinière de légumes. On sent déjà comme une odeur d'automne, car les grandes feuilles de toutes ces courges se couvrent des taches blanches révélatrices de l'oïdium. Il sera bientôt nécessaire de nous séparer de ces gourdes potagères coureuses en tout sens et si prolifiques. Coté tomate le mildiou marque le pas et piaffe d'impatience pour envahir de nouveau les plants qui ont échappé à sa fureur. Même si quelques petits crachins s'abattent régulièrement sur notre région, pendant quelques minutes, le pluviomètre est maintenant au régime sec. Donc le mildiou manque de munitions pour nous priver de la récolte de notre légume-fruit préféré. La dernière récolte du 24 août était déjà conséquente, mais il a fallu, hier, récolter de nouveau, des exemplaires à peine mûrs. Certains oiseaux qui visiblement en ont marre de grignoter les laitues de mon jardin, arrivent à s'introduire subrepticement en catimini dans les serres et à se préparer une succulente fricassée de tomates. Ces saligots entament plusieurs fruits à la fois et laissent le soin à la vermine pour éliminer les nombreux reliefs de leur criminel repas. Pour soustraire nos chères solanacées à leur cupide convoitise, on récolte en vert. Seules les variétés vertes et noires échappent à leur coupable concupiscence. Ce sont toujours les mêmes variétés qui font partie de la récolte. Beaucoup des plants dans lesquels on avait mis tant d'espoir et d'amour, ont été terrassés par le mildiou. La saison des tomates n'est pas finie et beaucoup de fruits ornent encore les plants de tomates. Les plants cultivés en extérieur dans le potager sont en attente de meilleures conditions climatiques. Mais comme traditionnellement, le mois qui s'avance est le mois des récoltes les plus abondantes, on garde de bons espoirs pour cette saison. Vive la rentrée! Vive le mois de septembre! Rendez-vous le mois prochain pour un festin de toutes ces tomates aux multiples couleurs. 

Bon week end