• «La spirale de la pyrale»

     

     

     

         Journal Ordinaire D'Un Jardinier Ordinaire

           

    «La spirale de la pyrale»

     

    Bonjour

    Que d'eau, que de vent, que de mauvais temps! Le mois de mars, souvent humide, avait l'habitude d'organiser ses pluies sous forme de giboulées. Mais pas comme hier, sous une cataracte terriblement dommageable aux départements du nord, déjà gravement sinistrés depuis plusieurs mois. Autrefois, il y a encore quelques années, le mois de mars se singularisait par ses giboulées. Comme souvent les nappes aquifères avaient fait le plein, il n'était plus nécessaire d'avoir de grosses précipitations. C'était l'époque où l'on faisait le bêchage au jardin potager. Les terres étaient suffisamment égouttées pour entreprendre ce travail. Le soleil faisait de nombreuses apparitions et jouait à cache-cache avec les nuages venus de l'océan qui filaient promptement vers l'est; un peu honteux de nous avoir éclaboussé au passage. Heureusement la terre n'était pas transformée en cloaque, mais un vent raisonnable accompagnait toujours ces petites précipitations. On profitait de ces petites ondées printanières pour prendre quelques repos. Car le bêchage n'est pas une activité physique exempte de courbatures et  de fatigue. Il y avait toujours un ou deux  lambeaux de ciel bleu que le soleil avait oublié quelque part, sous nos cieux. Même les nuages n'avaient pas ce lourd aspect menaçant et gris des gros cumulus d'orage. C'était le plus souvent des cirrus stratus effilochés qu'un vent doux et caressant expédiait rapidement vers des contrées plus septentrionales. De temps à autre la météo nous offrait une éphémère volée de grêle vite effacée du sol par un soleil printanier sympathique et déjà chaud. Dans  les éphémérides, dans les almanachs et dans les calendriers ont a toujours chanté ce mois qui rit et qui pleure. Mais cela se passait au temps jadis. Un temps perdu et révolu à jamais. Aujourd'hui c'est un ciel sans soleil qui déverse des pluies diluviennes souvent accompagnées  de forts coups de vent. Après ce constat affligeant, il est temps d'évoquer une autre calamité orchestrée par le dérèglement climatique. A savoir l'invasion des buis par les chenilles de la Cydalima perspectalis. Plus connue dans les milieux phytosanitaires sous le vocable de pyrale du buis. Autrefois, durant les chaudes soirées d'été, dans la lumière des phares, il était fréquent de voir ces papillons blancs et nocturnes virevolter en tout sens et venir s'écraser sur les capots des automobiles. Cela ne nous affolait pas beaucoup, car c'était les malheureux agriculteurs qui faisaient, une fois de plus, les frais de ce lépidoptère nocturne. Mais depuis le début des années 2000, à l'occasion des nombreux transports et autres importations venus des lointaines régions asiatiques, un insecte clandestin est venu s'installer en Europe. C'était notre chenille croqueuse de nos vénérables buis. Depuis toujours le buis est très connu pour ses qualités d'arbuste, très  facile à diriger dans la conception des haies et dans l'art topiaire. Buxus est un arbuste persistant à croissance très lente qui se prête volontiers à toutes les formes de tailles, même les plus tarabiscotées. Beaucoup de prestigieux jardins aux abords des châteaux, ont déjà fait les frais des festins de ces bestioles venues s'installer sans véritables prédateurs. Par prudence, n'ayant pas communiqué mon adresse à cette espèce papillonnante, mon jardin s'est vu préservé de cette invasion de papillons nocturnes. Malheureusement l'été dernier, plus de la moitié de mes buis se sont retrouvés envahis par ces chenilles à l'aspect, somme toute, assez joli, mais à l'appétit particulièrement dévastateur. Certains pieds vont avoir de grandes difficultés à repartir au printemps prochain. D'autres plants moins ravagés, arborent déjà, imprudemment, leur nouveau feuillage. Il va falloir dans les jours prochains surveiller ce genre d'intrusions nocturnes. Les professionnels du phytosanitaire nous offrent déjà les armes destinées à combattre la chenille qui transforme nos vénérables persistants en arbustes à feuilles caduques. Après avoir envisagé et étudié les différentes stratégies de luttes offertes par le commerce, pourquoi ne pas accrocher un rameau de buis à un crucifix, comme dans temps anciens. Cette action de piété protégeait, parait il, contre la foudre, les tempêtes et toutes sortes d'autres calamités. Alors que pourrait contre cette arme, fortement teintée de superstition, ce malheureux petit papillon nocturne? Va savoir! Vieil ami jardinier.......

     

     

    Bon dimanche

    «La spirale de la pyrale»

     Un buis qui a subi les ravages de la pyrale

    «La spirale de la pyrale»

     Le cinéraire maritime se porte bien en cette fin d'hiver.

     

     

     

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