«Un jardin en hiver»
Bonjour
Il en va des plantes comme des humains. Hier, après un rapide tour de jardin, sous un courant humide venu du sud et affichant un peu plus de 11°C au thermomètre, j'ai pu constater de grandes disparités parmi les plantes qui résident dans mon modeste jardin. Sous les feuilles encore présentes, les perce-neiges ont développé leur verdure si caractéristique en ce début janvier. Mais point de floraison. Point de fleurs, non plus, du coté des hellébores, ces roses dites de Noël. On pourrait penser que ces bulbes d'hiver attendent une vague de froid propice à leur métabolisme pour nous offrir ces petites clochettes. Mais ces galanthus sont-ils capables de prévoir le temps des prochaines semaines? C'est là un sujet de réflexion, renouvelé chaque année, tant nous avons encore beaucoup à apprendre sur le comportement de nos plantes. Sous les bouleaux les grandes fougères arborent fièrement leurs feuilles si caractéristiques qui sentent encore l'odeur des cabanes d'antan, que nous recouvrions au moyen de cette osmonde royale. Habituellement les gelées de la fin de l'automne avaient fini par précipiter au sol ces frondes chargées de brunes semences. Du coté des grimpantes, la passiflore a conservé toutes ses feuilles. Bien qu'elle ait réussi à évacuer les nombreuses fleurs qu'elle a offerte si généreusement tout au long de l'année passée. Mais point de ces fruits délicieux, qui de toute façon ne pourraient pas prospérer sous notre climat. Sa voisine, une clématite, débarrassée de son feuillage, développe des centaines de bourgeons verts émeraude à l'allure très fragile, sur une ramure très coriace de bois que l'on dit «mort», qu'il faudra de toute façon supprimer avant le retour du printemps. Comme certains humains, cette liane ne se montre-t-elle pas présomptueuse face à un « Hiver Sibérien» qui peut terrasser sans vergogne tout espoir irraisonnable de printemps ? Chacun connait les conséquences funestes sur les végétaux qui développent prématurément de tendres bourgeons, sans tenir compte des directives inscrites dans les pages de nos calendriers et de nos almanachs. Hier, j'ai remarqué un imprudent narcisse qui a déjà fait apparaître une de ses trompettes. Nos arbres fruitiers nous privent souvent d'une récolte généreuse de fruit délicieux, en se laissant séduire stupidement et bêtement par quelques rayons de soleil tentateurs et encore bien pâles, au cœur de l'hiver. Les arums et les acanthes sont encore en possession de leur feuillage d'été. Coté potager les semis tardifs de mâche ont fait un bond spectaculaire depuis une semaine, grâce à ces températures printanières. Il reste encore des céleris branches qui continuent de blanchir sous le harnais. Normalement ils devraient terminer leur blanchiment en cave, mais ces températures très clémentes leur permettent de demeurer en place dans le potager. Les carottes qui ont été oubliées, continuent de grossir. Il y a encore des racines d'endives à habiller avant de les inviter à rejoindre un nid douillet en cave. Malgré la pandémie et l'hiver, la vie continue dans le jardin, et c'est bien ainsi.
Bonne journée
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Belles couleurs de clématite, cette douceur ne présage rien de bon ...