«Vertiges & Nausées»
Bonjour
Matinée dans la ouate et le coton. Levée de sa Seigneurie notre soleil vers midi. Bel après-midi suivi d'un magnifique coucher du même monarque. L'érable pourpre a été débarrassé de ses plus grosses branches devenues trop hautes et risquant de nous priver d'énergie et d'internet. Les lignes de ces miracles de notre civilisation zébrant le ciel de mon potager et risquant de se trouver endommagées durant les nombreuses tempêtes que connait maintenant, notre climat. Parmi les arbustes à caractère nocif, je remarque que plusieurs aucubas se sont installés dans le jardin. Arborant de belles baies très colorées, ils ont du séduire quelques gourmands emplumés toujours prompts à picorer ces beaux fruits bien rouges. Faiblement toxique, on s'abstiendra, cependant, de consommer toutes parties de cet arbuste souvent niché dans les compositions fleuries offertes par les fleuristes. Ses feuilles tachées de larmes jaunes contribuent largement à sa réputation. La baie rouge du houx symbolise les fêtes de fin d'année et vient se poser délicatement sur les nombreuses cartes de vœux confiées aux bons soins des services postaux, durant tout le mois de janvier. Seul bémol dans cette tendre évocation de Noël et du jour de l'an, c'est la disparition complète des nombreuses boules rouges portées par le houx au milieu de ses feuilles si caractéristiques. Si en septembre les houx de mes haies sont bien garnis de ces fruits rouges, en décembre, plus rien! Que les feuilles charnues et vernissées, hérissées d'épines. Aucun de ces petits ornements n'ont pu échapper à la perspicacité de nos amis les oiseaux. Un rameau de houx sans ses boules, c'est un peu triste, pour égayer une table de réveillon. Ne grignotez pas, au moment de l'apéro, ces petites graines rouges disposées en ornement sur les nappes blanches des tables de fêtes. Votre estomac risquant de rentrer violemment en rébellion contre cet ilex siégeant parmi la famille des aquifoliacées. Les narcisses et autres jonquilles, armés des trompettes qui vont bientôt sonner l'arrivée du printemps, sont eux aussi soupçonnés de détenir quelques potions néfastes à notre organisme. Si la fleur de ces liliacées possède des qualités médicinales reconnues, les bulbes, en revanche proposent un programme beaucoup moins festif. Nausées et vertiges seront le lot réservé aux consommateurs de ce gros bulbe en forme d'oignon. La vinaigrette pourrait bien se terminer aux urgences. D'ailleurs les rongeurs évitent avec prudence de consommer ces oignons à la saveur très amère. Ces chenapans reportant leur coupable cupidité sur les bulbes de tulipes nouvellement plantés. L'année de la plantation de ces nouveaux bulbes, il faut essayer de les protéger, en attendant que l'année suivante, ils s'enterrent plus profondément. Cruelle désillusion! Nos amis du jardin seraient-ils tous des empoisonneurs? Non! Mais il faut savoir que la nature développe des myriades de stratégies pour échapper à la convoitise des uns et des autres. Seuls la connaissance et l'observation de cette nature, nous aideront à échapper à certaines de ces funestes indispositions.
Belle journée
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