• Journal Ordinaire d'Octobre 2017

    Dimanche 1er octobre 2017

    Bonjour

     La pluie est revenue, hier, sur notre région. Avec ces douces chaleurs, cela va favoriser la pousse des champignons au plus profond des bois. Si on a le courage de visiter le moindre recoin des bois de notre région, on peut tomber sur un nid de cèpes de Bordeaux. Avec un nom pareil, que fricote-t-il dans notre région, me direz-vous. Encore un immigré? Non, il a toujours été présent dans nos bois et nos forêts. Seulement, il n'est parfois pas au rendez-vous. Réputé originaire d'une région au climat plus doux, il ne figure pas au menu  chaque année. Il lui faut une conjonction particulière d'humidité et de chaleur. Il pousse fréquemment sous les divers conifères de nos régions. On ne peut le confondre qu'avec les autres cèpes, que l'on appelle aussi des bolets et qui ne sont pas mortels. Seulement toxiques et à éviter si l'on ne veut pas se ramasser une sévère indigestion qui nécessite presque toujours les soins des services médicaux. Il y a de rares années où on peut le rencontrer en grand nombre. Je me souviens que les années 60 furent propices aux champignons. Si ces années furent glorieuses dans le cœur des Français, elles furent désastreuses et calamiteuses sur le plan du climat. Beaucoup se souviennent de leurs vacances noyées sous des pluies et de crachin de type Normands. Et, Oh miracle! Fin août, l'anticyclone que l'on dit résider dans les Açores, sortait de sa torpeur, pour nous offrir un temps radieux et chaud à chaque rentrée scolaire. (À l'époque nous rentrions le 15 septembre)... Tout ce qu'il fallait à notre ami le cèpe bordelais pour parsemer chaque année, le sol moussu et duveteux du couvert des pins et des sapins de nos forêts. Et on en faisait, alors, des récoltes absolument fastueuses. Comme le malheur, le bonheur ne va jamais seul. Du fait de ces années fastes pour la pousse des champignons, il n'y avait pas que les cèpes pour faire une telle représentation. Les pâtures grasses d'herbes riches et vertes, se trouvaient, soudainement, parsemées des délicats petits chapeaux blancs de nos rosées des prés. Près des lieux de résidence de nos cèpes, se rencontraient aussi girolles et trompettes des morts en quantités anormalement abondantes. Malheureusement ces années de cocagne ne sont jamais réapparues au tableau des prévisions climatiques. Depuis les touristes ont pu passer d'agréables vacances en Bretagne, région réputée pourtant, très humide. Les étés chauds et secs ne favorisant pas la bonne prolifération des champignons. Dans ces années là, nous dûment recourir à la conservation en masse de tous ces champignons. La lessiveuse sollicitée durant tout l'été, pour les conserves de haricots verts, reprenait du service. Les étagères se remplissaient de bocaux aux couleurs multiples. À cette époque, on devait recourir à la pasteurisation pour conserver toutes ces merveilles. Seul le «Frigo» avait envahi les cuisines; le «Congélo» ne faisait même pas encore partie du vocabulaire. En fin de cette saison de ramassage, désabusés par cette surabondance, nous ne prêtions plus attention qu'aux nouveau-nés de ces bolets si avidement recherchés. Des nouveau-nés que l'on appelle couramment des «Bouchons de Champagne»

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     Les carnets de Jules Hostouley

    Lundi 2 octobre 2017

    Bonjour 

    On la dit grande ou élevée avec un chapeau gigantesque d'aspect squameux. Elle peut atteindre 40 cm avec un chapeau de 35 cm. C'est la lépiote ou plus vulgairement la grande coulemelle. Pour quoi grande? D'abord, pour ne pas la confondre avec la petite coulemelle qui est très toxique, voire mortelle; et aussi, tout simplement, parce que c'est le plus grand champignon connu dans nos régions des Hauts De France. Elle a aussi une cousine : La lépiote déguenillée, avec un aspect similaire. Deux autres lépiotes se caractérisent par leur toxicité et aussi par leur taille et leur aspect. La petite lépiote, mortelle, poussant généralement en dehors des bois, sur les pelouses ou dans les pâtures. Notre lépiote à nous, pousse principalement en lisière des bois ou dans les clairières bien ensoleillées au plus profond des forêts. Elle aime la lumière et on a l'impression qu'elle allonge son cou, indéfiniment, de manière à capter les quelques rayons du soleil fort rares sous les frondaisons de nos bois. À cause de sa grande taille, il est difficile de la rater. Sinon, si par mesure de sécurité, on a décidé de montrer sa récolte au pharmacien, on sera aussi, très bien inspiré de rendre une visite de courtoisie à notre ophtalmo préféré. On peut la remarquer de très loin. Sa couleur étant de nuance crème parsemée de squames légèrement brunes. Son odeur rappelle celui des noisettes. Quand on caresse son chapeau, on a l'impression de toucher les oreilles d'un jeune chien. En cuisine, elle se comporte honorablement, bien que, évidemment, les girolles, trompettes des morts, cèpes et rosés des prés, lui soient supérieurs. À la cuisson, elle perd très peu de volume, car contenant très peu d'eau. Quand on a le bonheur d'en trouver une de 40 cm de haut, un seul carpophore suffit à remplir l'assiette. L’intérêt, pour nous, de ce champignon, c'est que l'on peut le trouver à quelques centaines de mètres de notre domicile. Si les pâtures transformées en champs de maïs ou de betteraves, ne nous permettent plus de ramasser des rosés des prés, nous nous sommes rabattus sur ces géantes, qui poussent dans des minuscules bois, voire des bosquets, que les agriculteurs ont conservé et préservé au sein de leurs parcelles de céréales, afin de sauvegarder la biodiversité et aussi d'offrir un domicile au trop rare gibier, qui peuple encore notre plateau du pays de Thelle. De si grands spécimens, nous obligent souvent de recourir à la conserve. Depuis l'apparition du congélateur, ces grandes coulemelles subissent très bien la congélation. 

     

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    Mardi 3 octobre 2017

    Bonjour 

    C'est encore l'époque du bouturage. En ce moment le sol est humide et l'enracinement ne pose pas de problème de sécheresse. Les grandes époques du bouturage sont : mai/juin;  Juillet/août et octobre/novembre. La bouture la plus facile que j'ai eu à pratiquer, est la bouture de troène. Comme je voulais composer mes nouvelles haies avec des arbustes originaires de nos régions, dans la fin des années 70, je ne sacrifiais à la mode des thuyas que sur 2 cotés de mon jardin. N'étant pas sûr de la réussite de ma future haie champêtre, que je désirais implanter sur  cinquante mètres sur le coté du chemin de plaine, je préférais, par sécurité, recourir aux thuyas. Sur le quatrième  coté, une belle haie de troènes, d'un âge canonique,  s'étalait majestueusement sur quatre mètres de largeur. Celle-ci ayant été laissée à l'abandon pendant des décennies, était devenue littéralement obèse. L'année de notre arrivée sur cette propriété, une nouvelle maison fut construite sur la parcelle d'à coté. L'arpenteur chargé de l'implantation de la future maison, ne pris ses mesures qu'à la lisière de la haie et non au centre de celle-ci. Résultat une erreur de 2 mètres et par la suite, une grande difficulté pour accéder au garage enterré en sous-sol. Donc je prélevais dans cette haie, une grosse quantité de rameaux destinés à être bouturés. Le troène reprend très facilement et procure déjà au printemps des plants capables de supporter la transplantation. Â l'époque le troène était très mal vu en termes de haie, car il perdait une partie de ses feuilles en hiver. Cela arrivait, effectivement, durant certains hivers. L'hiver de 1982, par exemple, fut particulièrement froid. Privé de courant et de chauffage pendant quatre jours, nous avons enregistré une température de - 23°C à l'extérieur. Seuls les congélateurs situés dans un bâtiment extérieur et privés de courant, se satisfaisaient largement de cette catastrophe climatique. Il y a eu une gigantesque panne de courant dans la région parisienne, car il s'était mis à pleuvoir dans cette région sur un sol très gelé. Résultat, même les gigantesques pylônes de la trés haute tension, n'ont pu résister et se sont effondrés sous le poids du givre. Dans la plaine, devant chez nous, les pylônes de la moyenne tension étaient pour la plupart, cassés comme des allumettes. EDF, a alors mis en place de gros groupes électrogènes, afin que nous puissions disposer de courant électrique pendant quelques heures. Donc au printemps la haie de troène était devenue transparente, quasi inexistante. C'est ce défaut pour certains, qui fit préférer l'implantation massive des thuyas, à cette époque. Mais depuis, les hivers doux ont supplanté ces rudes hivers et le thuya, ayant lui aussi, démontré ses lacunes, est tombé en disgrâce. Le bupreste et la mauvaise presse organisée par les écologistes achevèrent de mettre à bas la réputation du thuya.

     

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    Mercredi 4 octobre 2017

    Bonjour 

    Si la bouture de troène est facile, celle du buis ne présente pas beaucoup de difficulté non plus. Pour constituer ma nouvelle haie, il me fallait beaucoup de plants. Celle-ci ayant une longueur de plus de cinquante mètres, faut pas rêver, ne serait pas installée en quelques heures. Il fallait prévoir la multiplication des plants les plus usuels et l'achat éventuel des plus délicats. Une autre variété de troène dont j'ai entrepris la multiplication, est une variété jaune : Le troène doré. Une variété qui met de la couleur dans une haie champêtre. Ces feuilles sont jaunes léchées de petites flammèches vertes. S'il juge que sa situation manque un peu de soleil, ce troène change l'aspect de ses feuilles qui  redeviennent vert très clair, un vert «Fluo» Depuis la composition de ma haie, j'en ai fait des boutures pour constituer des sujets isolés; taillés en boule ou en ovale avec une allure très proche du naturel. Très facile à tailler, on doit quand même les rabattre trois fois par an, depuis que le climat a changé. Comme j'avais dans le milieu de mon terrain, une haie de troènes ordinaires, d'une longueur d'une vingtaine de mètres et avec des proportions gigantesques, cette haie étant devenue inutile de par son emplacement, j'ai entrepris de la déplacer pour constituer la nouvelle haie. Â l'aide de la barre à mine, il fallut déterrer chaque pied et les transporter  à l'emplacement de la nouvelle haie. Ces troènes ayant un âge probablement séculaire, pesaient plus de cinquante kilos par exemplaire. Pas un seul pied ne souffrit de ce voyage. Il faut dire que le troène est un dur à cuir. L'année d'après, mes différentes boutures de troènes, prirent leur place parmi ces géants, à intervalles réguliers. Dans le même temps j'avais entrepris des boutures de buis. Des boutures faciles, elles aussi, mais de croissance très longue. Ces boutures ne devaient pas vraiment servir à confectionner des haies, mais allaient constituer des sujets en isolés. Là aussi, ces arbustes sont taillés en boules ou en ovales. Le buis, c'est bien connu, pousse très lentement et se contente d'une seule taille par an. C'est ce qui a fait l'objet de sa redécouverte par le public, lassé de subir le spectacle répétitif des ces haies tirées au cordeau et dont la taille nécessite des moyen supérieurs à la simple cisaille à haie. Des haies que les écologistes ont qualifiées de «béton vert», par analogie aux grands ensembles de banlieue, qui ont fini par constituer ces zones de non-droit, fustigées et dénoncées par la police, qui se tient pourtant à l'écart de ces lieux de délinquance. Le buis qui avait une silhouette très passéiste auprès de beaucoup de gens, a reconquit la faveur du public pour plusieurs raisons. D'abord la taille des nouveaux jardins a diminuée. Ensuite l'entretien des conifères réputés toujours verts (Atrovirens) a rapidement lassés les nouveaux propriétaires de tous ces  lotissements, que les promoteurs ont proposés aux futurs accédants à la propriété. Ensuite, et c'est certainement la plus importante, la mode du topiaire, remise au gout du jour par les stylistes et les professionnels, est entrée en adéquation avec les nouvelles aspirations du public en matière de jardinage. 

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    Jeudi 5 octobre 2017

    Bonjour  

    Vouloir sacrifier à la mode du topiaire, c'est bien, mais il faut alors disposer d'un nombre important de sujets encore nains. Car c'est plus facile d'entreprendre de former un végétal nain, que de vouloir rectifier un sujet devenu trop grand. Il n'y a pas, heureusement, que les buis pour nous faire céder à la passion de l'art topiaire. Beaucoup d'arbustes ou de conifères prêtent volontiers leur concours à cette opération capillaire. Il y a aussi des arbustes dont le port ne permet pas ces interventions toujours délicates. Donc pour en revenir à la formation de ma haie champêtre, il me fallut recourir, une nouvelle fois, au bouturage d'autres essences. Comme je recherchais une floraison rouge dans la haie, je me suis tourné vers un ami de longue date, à savoir: le groseillier à fleur. Que l'on nomme aussi  ribes  ou faux-cassis. Ces arbustes qui constituent la famille des groseilliers et des cassis, dégagent un parfum envoûtant pour certains, repoussant pour d'autres. Ces arbrisseaux ont le souci de nous faciliter la tache de propagation. Déjà habitué à propager les groseilliers pour constituer la matière d'une de ces gelées les plus célèbres au royaume des confitures, il me fut facile de faire ces boutures en fin d'été. Déjà au printemps certaines boutures nous offraient  quelques émouvantes petites fleurs roses ou rouges, selon les variétés. Mes boutures étaient issues d'un gros pied de ribes  que je taille chaque année, vaguement en forme de boule. Car son port ne permet pas, une fois le sécateur passé par là, d'avoir une peau aussi fine que les buis. On le peut rabattre à blanc, il repartira toujours. Comme il est à feuilles caduques, il montrera, en hiver, sa charpente et son squelette, ce qui peut être éprouvant pour ceux qui supportent difficilement la période de torpeur de la végétation, durant ces hivers toujours trop longs. Ces ribes sont des arbustes très résistants, comme leurs cousins les groseilliers à grappes, qu'il faut finir par arracher, au bout de quelques décennies, à cause de leur manie de toujours vouloir faire plus de bois au détriment de la fructification. Il faut alors les remplacer par des boutures issues d'un sujet plus jeune et plus sain. Place aux jeunes!

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    Vendredi 6 octobre 2017

    Bonjour 

    Avec les champs de colza qui se multiplient, chaque année, autour de nous, le jaune est devenu le symbole du printemps sur notre région de plaine. C'est pourquoi, voulant, moi aussi, participer à cette foire au jaune, j'ai introduis dans ma haie champêtre, un arbuste à floraison jaune. Le forsythia est de plus en plus présent dans les nouvelles haies. Parfois, il constitue même la totalité de la haie. Mais il ne faut pas sombrer dans l'abus, car cet arbuste, une fois la floraison terminée et le printemps ayant cédé la place à l'été, n'est pas le meilleur pour prétendre tirer un rideau opaque sur l'intimité de nos jardins. Il existe de nombreux autres arbustes qui peuvent brillamment s'illustrer dans l'accomplissement de cette tâche. Le forsythia est un arbuste à pousse rapide et qui se propage facilement et rapidement. Comme il a un léger port retombant, quand ses longs rameaux touchent le sol, ceux-ci arrivent très facilement à s'enraciner. C'est d'ailleurs cette propriété qui lui permet d'être multiplié par marcottage. Il suffit l'année d'après, de couper la tige mère et de laisser passer, une année encore, afin d'avoir un sujet suffisamment fort au moment de la transplantation, et qui n'ai pas à rougir de la tenue prestigieuse de ses congénères. Et de toute façon le forsythia n'est pas destiné à rougir, mais à fleurir dans une symphonie de jaune. Donc pour constituer ma haie, j'ai procédé par bouturage, les exemplaires issus du marcottage, étant trop rares. J'ai aussi acquis un exemplaire auprès d'un pépiniériste, dans la crainte, peut-être infondée, de voir ces arbustes tomber en dégénérescence. Depuis, cet exemplaire a produit de nombreux descendants. Des descendants qui sont venus constituer une autre de mes haies champêtres. Ces nouveaux plants ont aussi été se poser sur les nouvelles haies de quelques voisins ou amis. Car on ne peut garder, indéfiniment, en attente dans la  pépinière, des plants qui prospèrent très vite, prennent beaucoup de place au fil des années et finiront par poser de gros problèmes au moment d'une transplantation éventuelle.
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    Samedi 7 octobre 2017

    Bonjour

    Il est dioïque, ses feuilles coriaces sont d'un beau vert sombre vernissé, ses fleurs sont blanches, ses baies sont toxiques, elles plaisent beaucoup aux oiseaux et il s'invite chaque année, fin décembre, dans toutes les bonnes maisons, pour accompagner les repas de fête. Cet animal aux feuilles piquantes, c'est le houx. L'ayant remarqué dans les haies dites défensives qui ceinturent nos herbages à l'herbe grasse, je me suis décidé à en planter dans ma future haie. Comme il se multiplie d'une manière naturelle, j'ai renoncé à en faire des boutures. Celles-ci se pratiquent, habituellement, en août. Quand au semis, il faut à peine y songer, car sa durée de germination porte sur deux ans. J'ai donc prélevé de jeunes plants qui poussent en grand nombre dans les sous-bois. Munis de quatre ou cinq feuilles, ils sont assez faciles à replanter en pépinière. Plus longs à se développer que leurs voisins, ils ont réussi, aujourd'hui, à surmonter tous leurs petits camarades, après bientôt quarante ans de présence dans la haie. Lors des opérations de taille, je suis même obligé de réduire leur ardeur pour donner de l'air aux ribes et aux forsythias qui cohabitent avec eux. Maintenant, ils s'invitent même dans le jardin, par l'entremise des oiseaux qui se font colporteurs de leurs graines. Je les ai laissés sur place, afin de les tailler, par la suite, en topiaire. Quand j'ai constitué ma deuxième haie champêtre à partir de 2008, je n'ai pas eu besoin de ratisser les sous-bois, lors de mes recherches de champignons. Une jardinerie offrait en super promotion des plants de houx de très bonnes tailles et en conteneurs. Comme il m'en fallait moins de dix plants, j'ai pu les acquérir pour un prix modique. Beaucoup pensent que si leurs houx n'ont pas de boules rouges en fin d'automne, c'est qu'ils auraient été victimes de la gloutonnerie des oiseaux. Cela est en partie exact, mais la vraie raison est la propriété dioïque du houx. Seuls les plants femelles donnent ces si célèbres baies rouges. Des baies rouges qui viendront, je n'en doute pas, orner, dans quelques mois, vos repas de fêtes, fin décembre. Et en bousculant gravement le calendrier, je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d'année. 

     

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    Dimanche 8 octobre 2017

    Bonjour 

    S'il est un arbuste très répandu dans notre région et dans nos haies, c'est bien le noisetier. S'il n'est pas taillé, il va donner de nombreuses noisettes avant la fin de l'été. Les noisettes symboliseront toujours pour nous, les joyeuses sarabandes que nous offrent ce si charmant animal à la queue en panache et qui a souvent terminé empaillé grâce au bon soin d'un taxidermiste. Parler des bons soins d'un taxidermiste, me parait un terme extrêmement outrancier, lorsque l'on constate la disparition de ce charmant habitant de nos frondaisons. Faute de grive, les chasseurs l'ont souvent tiré; lui qui ne manifestait aucune crainte envers la gente Homo Erectus. Donc j'ai planté dans ma haie quelques exemplaires de ces arbustes qui poussent généralement assez vite. Dans les grandes haies défensives, ils peuvent fournir, au bout de quelques années de grandes gaules pour locher les pommes à cidre, au cours de l'automne. Ils peuvent aussi offrir des rames de grandes qualités pour y faire grimper des haricots à rames. Un système tout indiqué pour récolter de grosses quantités de haricots en grains. Des variétés de haricots, faut-il le rappeler, qui ont besoin d'un minimum de 90 jours pour nous offrir ces fameux «Coco Paimpolais», par exemple. Ces arbustes peuvent aussi permettre à la sourcellerie de trouver d'excellents outils pour partir à la recherche d'une éventuelle nappe d'eau. Dans cet exercice, ils deviennent la baguette de coudrier que les sourciers agitent devant eux, dans un art qui peut souvent nous laisser perplexes et dubitatifs. Trouver des plants de corylus dans la nature est extrêmement aisé. Notre ami à la belle  fourrure rousse, symbole d’épargne et d'économie, est aussi un grand distrait quand à l'organisation de ses réserves. Ne retrouvant plus certains de ses entrepôts, ceux-ci permettent, au cours du printemps, à ces demoiselles  qui ont aussi échappées au nappage du  chocolatier, de se presser, maintenant, d'assurer leur descendance. Et ainsi, nous pouvons nous procurer avantageusement et à bon compte des plants très faciles à mettre en pépinière, en attente de plantation définitive. Par désir d'apporter de la couleur dans ma future haie, j'ai aussi essayé de faire des boutures de noisetier pourpre. Un arbuste qui fournit de ravissantes noisettes de forme allongée. Mais certainement par manque d'expérience, ces boutures se sont montrées rétives à toute coopération. Comme l'écureuil, symbole des Caisses d'Épargnes, j'ai du puiser dans mes économies, pour acquérir, aux alentours de la Sainte Catherine, quelques plants à racines nues, qui se sont montrés enthousiasmés par mon projet champêtre. Malheureusement, les habitants paisibles de ma haie, ne peuvent me fournir aucune de ces délicieuses noisettes. Ce désagrément d'ordre capillaire, est la conséquence des deux tailles drastiques et sévères qu'il faut faire supporter à cette haie afin de promouvoir sa beauté pour des décennies, encore. 

     

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    Lundi 9 octobre 2017

    Bonjour 

    Quel charme! Dit-on de lui, habituellement. Quel est donc ce bel arbuste, qui nous séduit tant? D'abord un grand arbre à la très grande modestie. Un de nos plus grands arbres, car il peut atteindre les 25 mètres. Lui le géant, se prête volontiers à notre volonté d'en faire un vulgaire arbuste de haie. Ses feuilles, si excellemment  gaufrées et de couleur verte très claire, presque «Fluo», nous séduisent divinement au printemps. C'est, à mon avis, le plus bel arbuste de haie à feuilles caduques. Ayant gardé tout l'hiver ses feuilles mortes, il s'en ai fait un manteau aux reflets d'or qui le signale déjà  à notre regard. Au printemps, il se retient de faire exploser cette houppelande hivernale, attendant avec modestie que ses voisins nous aient fait admirer leurs parures printanières. Un beau matin, on trouve sur le gazon, ces petites feuilles mortes mais dorées qui ont échappées aux turpitudes de l'automne. Et dans sa ramure encore décharnée des caprices de l'hiver, on peut assister au débourrement de ses nombreux bourgeons. Le fait de garder son feuillage mort tout l'hiver s'appelle la marcescence. Un phénomène attribué aussi au hêtre, un autre géant que j'ai  convié à venir se reposer parmi les pensionnaires feuillus de ma haie champêtre. Trouver des plants de charme dans les bois est très aisé en hiver, car ceux-ci se signalent par leur feuillage marcescent. Parce que tout autour, tout le monde est décharné et privé de ses feuilles. Sa reprise en pépinière est très facile et il pourra l'année suivante entamer sa carrière de gardien de notre intimité au sein de toutes ces essences si bien adaptées à notre région. Pour le hêtre, quand à lui, j'ai du passer par le fournisseur, pour en acquérir une dizaine de plants à racines nues. Franc succès, tous ces plants ont repris facilement le court de leurs occupations, sans que j'eusse besoin de remplacer tel ou tel plant défectueux. Les feuilles du hêtre ressemblent un peu à celles du charme, mais elles n'ont pas l'aspect émouvant de ces charmantes et fines dentures, caractéristiques essentielles de ce nouveau feuillage. Après près de 40 années de bons services, cette haie n'a perdu que quelques sujets, dont la trouée dans le décor fut vite comblée par le désir pressant de ses voisins de venir offrir généreusement le concours de leur ramure. Actuellement, c'est le lierre qui s'installe un peu partout. Habillant de son feuillage la base des plants de troènes les plus vieux. Le lierre suscite auprès de nos contemporains, par son action, divers sentiments. Certains le propagent parmi leurs plantations et lui font même la courte-échelle pour venir garnir les murs de leur domicile. D'autres, le considère comme un serpent végétal qui vient avec force étouffer toute forme de vie végétale. C'est selon, et chacun se fera son opinion. Depuis j'ai installé une deuxième haie champêtre sur la rue. En remplacement d'une haie de thuyas devenue trop difficile à entretenir. Dans cette nouvelle haie j'ai remplacé les hêtres ordinaires par des hêtres pourpres, de très belle allure. Cette haie est bien établie depuis sa réalisation en 2008. Il faut se rappeler qu'il faut cinq ans pour qu'une haie nous offre la plénitude de ses bienfaits. Avant d'arracher une vielle haie, même de thuyas, il faut bien prendre en considération ce futur désagrément. C'est quand elle n'est plus là, qu'une haie disparue, nous fait ressentir comme une sorte de nudité, alors que nous sommes de nouveau offerts à la vue des passants. Des passants qui constituent, toutefois, le plus souvent, d'agréables rencontres et conversations avec notre voisinage.

     

     

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    Mardi 10 octobre 2017

    Bonjour

     Phaseolus vulgaris, légumineuse vulgairement dénommée le haricot vert. Un légume très facile, si le climat lui permet de bien croître. Mais seulement voila, le climat a changé, et nous voici avec trois années calamiteuses pour le potager. Le haricot vert n'arrive plus à trouver son chemin dans ce climat déjanté. Il me reste encore 13 routes de 6 mètres de haricots à récolter. Habituellement sept à huit routes suffisaient largement à notre consommation et à faire une cinquantaine de bocaux de conserve d'un litre. Cette année, c'est 15 routes de haricots mis en culture, et pas un bocal sur les étagères. Les deux premières routes semées en avril en serre, ont été installées au potager début mai et se sont développées rapidement, profitant de la chaleur du mois de mai. C’est alors que le mois de juin est survenu avec ses canicules et ces pauvres haricots verts, malheureusement,  sont restés figés sur place. Les semis suivants ne se sont pas mieux comportés. Trois routes semées en juin, n'ont levées qu'au bout d'un mois, malgré de nombreux arrosages. Ces trois routes ne font que donner actuellement, quelques filets, ici où là. Un comble, car d'habitude, les derniers semis pratiqués au 14 juillet assurent une abondante récolte en arrière saison, courant septembre. Il faut 60 jours pour qu'un semis de haricots verts commence à produire; 90 jours pour produire des haricots en grains. Cette année, ce mois-ci, je suis obligé de recouvrir sept de ces routes avec des voiles de croissance. Depuis, beaucoup de petits filets ont succédé aux nombreuses fleurs que les plants ont développées. Mais arriveront-ils à produire avant la fin du mois? Nous n'arrivons à récolter tout au plus qu'un à deux kilos à chaque fois. Le haricot a une graine facile à faire pousser. C'est pour cela que l'on apprend au petit enfant à la semer. Parfois sur un morceau d'ouate à l'humidité savamment entretenue. Je ne pense pas que ce soit uniquement la canicule et la sécheresse qui soient les seuls responsables de ce désastre. Le mois d'août est, cette année, littéralement tombé en panne. Les températures ont à peine rejoint les moyennes de saison, comme disent les météorologues, mais c'est surtout la couverture nuageuse qui a fait barrage aux rayons du soleil si bénéfiques à nos cultures. Le potager n'est plus ce qu'il était. Cette année, j'ai semé quatre boites de graines de haricots à raison de 200 grammes par boite. Â huit euros la boite, cela fait un montant de 32 euros. Combien de kilos de haricots aurions-nous pu acheter avec cette somme? Si l'on additionne la perte de temps à cultiver ces légumes et surtout la place occupée par ces cultures défaillantes, qui nous ont privés d'entreprendre d'autres semis plus productifs. GammVert a très bien compris  ce nouveau phénomène. Lui, qui nous fournit, habituellement les graines, le matériel, les engrais et éventuellement les produits contre les maladies et les insectes, depuis plus d'un an, il est devenu un épicier en développant des étals de fruits, de légumes, d'épiceries, de viandes et de charcuteries. Ainsi, il peut nous fournir le produit d'une récolte qui, pour nous, s'est révélée désastreuse. À quoi bon investir dans l'achat de toutes ces graines, ces produits et ce matériel fournit par Gammvert, alors que dès l'entrée dans le magasin, tous ces beaux légumes nous tendent voluptueusement leurs couleurs, leurs feuilles et leurs parfums. C'est fou, le temps que l'on gagnerait. Et les économies d'argent, que l'on réaliserait. Gammvert a bien compris qu'il ne devait pas se laisser déborder par toutes ces AMAPS et ces petits producteurs qui vendent leur production à la sauvette. Aujourd'hui GammVert contrôle le marché de bout en bout. Gammvert s'occupe de tout. Décidément! On vit une époque formidable! 

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    Mercredi 11 octobre 2017

    Bonjour 

    Dans quelques jours ce sera la fête des potirons, la fête des citrouilles. Ces grosses courges très bonasses et au gout insipide pour certains. Alloouinne (Halloween) puisque c'est le nom d'une fête un peu exotique à notre culture, va ravir les enfants avec tout ce cérémonial surtout très commercial. En attendant Noël, cela fera patienter les plus petits. Car dans quelques jours, les véhicules équipés de nacelle vont assaillir les poteaux télégraphiques pour y accrocher leurs messages de Noël, et diffuser la bonne parole, devenue surtout le chantre du négoce. À l'heure des économies d'énergie, ces illuminations de la nuit, représente un certain coût. Les maires se disent scandalisés par les coupes drastiques faites dans leur budget municipal, mais n'ont-ils pas, dans le passé, donné dans des dépenses superflues, dispendieuses et trop souvent inutiles. Pour nos sympathiques courges qui continuent de croître tranquillement au fond du jardin, cette fête va les vider de leur contenu, pour les transformer en personnages grimaçants jusqu'au bout de la nuit. Autrefois, dans les potagers,  c'étaient avec les concombres et les cornichons, pratiquement les seuls cucurbitacées que l'on cultivait. Dans les années 50, dans les potagers de ma famille, on ne rencontrait pas encore ces sympathiques courgettes.  Des légumes que les populations venues du sud firent connaitre dans les contrées du nord. Donc on cultivait la citrouille pour assurer un légume facile à transformer en soupe au cœur de l'hiver. Comme il n'y avait pas  encore de congélateur dans les familles aux revenus toujours très modestes, cet apport de légume frais en plein hiver, permettait de se passer, pour un temps, des nombreuses conserves que l'on avait élaborées  tout au long de la bonne saison. Seuls les poireaux et la mâche permettaient aussi cet apport vitaminé. Et encore quand le potager n'était pas recouvert de son long linceul blanc et poudreux. Les hivers froids de cette époque, avec leur cortège de gelées nocturnes de plus en plus glaciales, avaient pulvérisé tout espoir de verdure fraîche.

     

      À demain

     Les carnets de Jules Hostouley 

     

    Jeudi 12 octobre 2017

    Bonjour  

    Le temps gris s'est installé, une fois de plus, sur notre région. Avec une température hier, de 15°C maxi sous la grisaille, cela n'est guère encourageant. Car on sait bien que la mauvaise saison va s'installer pour de longs mois. Quand on suit les bulletins météo diffusés sur les différentes chaines, de ce qu'on nomme improprement la «TNT», on est toujours surpris par l'effet d'annonce pratiqué par les journalistes qui illustrent très bien, et avec talent, leur bulletin journalier. Après une période de mauvais temps, souvent, ces présentateurs nous annoncent, avec forces sourires et qualificatifs les plus enjoués, que le beau temps revient. On vante les 25°C qu'il va faire demain à Ajaccio. Ajaccio c'est en Corse, et sur le plan climat, c'est plutôt celui de l'Italie (Viva Italia). On nous parle de la douceur climatique de bordeaux, Nice ou Lyon, par exemple. Une fois célébrée, cette messe dédiée au Dieux de la météorologie, le sourire de la présentatrice s'estompe soudain, pour signaler rapidement que dans le quart nord ouest de la France, la couverture nuageuse persistera jusqu'au coucher du soleil. Le beau temps que l'on nous annonçait en début de ce bulletin, ce n’est pas pour nous, gens du nord de la France. Dans les têtes de ces présentateurs, le quart nord ouest de la France, est une portion du territoire où il fait toujours froid, mauvais et pluvieux; un climat, en quelque sorte, de «Merde», pour certains. La partie sud de la France, demeure, dans la tête de tous ces personnages qui résident, règnent et président à Paris, une immense région où il fait toujours beau et où tout le monde est toujours en vacances. Désolé de ce constat, il me prend à rêver, parfois, d'aller résider en Belgique, petit pays voisin de notre région et Patrie de nos amis Belges. Dans un pays, qui est, à peine,  plus grand qu'une de nos régions de France, le climat doit être sensiblement le même partout sur le territoire Belge. J'imagine que les présentateurs des bulletins météo sur les télévisions  belges, ne doivent pas faire fantasmer, tous les jours, le téléspectateur belge sur le très beau temps, qu'il fera, demain,  à Monaco, par exemple. Je commence à comprendre, pourquoi, un grand nombre d'acteurs, de chanteurs et  de gens célèbres, Français, se sont exilés en territoire belges. Bien que La Belgique ne soit pas une contrée dévolue aux larmes et au chagrin. Bien au contraire, cette région a produit, un nombre incroyable d'artistes, de comiques, d'amuseurs et de chanteurs. Quand aux Français célèbres qui ont émigrés vers la Patrie de Jacques Brel, c'est pour des raisons de fiscalité, bien connues, mais aussi par rejet de cette espèce de «Parisianisme» qui finit par nous indisposer, nous les habitants de la France rurale. Habitant à 50km à vol d'oiseau de Paris, je ressens très bien cette mentalité méprisante envers les gens de la France profonde. J'ai été durant cinq années pensionnaire d'une «Boite à curé» qui était majoritairement fréquentée par des gosses de riche, issus, pour la plupart des quartiers de Neuilly ou du XVI arrondissement de Paris, pas de Belleville ni de Montrouge, cela va de soit. Je me souvient des insultes, des quolibets et des vexations infligés aux trop rares fils de cultivateurs qui composaient une partie nos petits camarades. On est véritablement au cœur du débat actuel. Dans l'Espagne (Viva Espana), autre pays voisin et ami de la France, il doit aussi y avoir à Madrid, certains sujets gonflés de leur importance et imbus de leur pouvoir. Si une région si riche, telle que la Catalogne veut foutre le camps, c'est que l'Espagne profonde a été laissée pour compte. Certains combattent l'Europe des nations; que nenni, nous allons avoir l'Europe des régions. C'est pourquoi, comme en son temps, un certain Président, général de son état, je crie: Vive la Catalogne libre!

     

     

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     Les carnets de Jules Hostouley 

    Vendredi 13 octobre 2017

    Bonjour  

    L'automne a débarqué le mois dernier; octobre est là, il faut, malgré la proximité de l'hiver, tirer le meilleur parti  de cette période de l'année, si chère aux artistes.
    L'automne est la période idéale pour les promenades en forêt, la collecte des derniers champignons. Sur la plaine les champs ont changé de couleur. Labours et semis de céréales ont fait place aux dernières moissons estivales. La corvée des feuilles se poursuit.

     
    «Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire,
    A ses regards voilés, je trouve plus d'attraits,
    C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire
    Des lèvres que la mort va fermer pour jamais !»


    Mais ne nous laissons pas aller au désespoir comme ces vers très célèbres de Lamartine. L'automne ne recèle-t-il  pas en son sein cet été Indien devenu rédhibitoire  avec le réchauffement climatique, dont on nous  parle tant. Un été Indien qui se profile dans les jours prochains. On nous promet des températures supérieures à 20°C. On parle beaucoup de l'été Indien, mais sait-on vraiment la signification de cette période. Ce serait l'époque où les indiens du Canada retournaient, une dernière fois avant l'hiver, faire leurs provisions de gibiers. Bien que le soleil soit absent depuis plusieurs jours, les températures s'adoucissent. Dans le potager, les légumes qui restent encore, continuent de croître. La mauvaise herbe aussi. Une explosion de vert, après toutes ces canicules. Dans la plaine, les tracteurs s'activent; les champs sont hersés, labourés et semés et ont la couleur du chocolat au lait. Dans quelques jours, ils seront verts et resplendissants lorsque les colzas auront levés. Dans certains champs la couleur verte du regain s'est muée en une couleur orange, inhabituelle dans ce paysage. C'est l'effet du glyphosate, le Roundup qui provoque de grandes inquiétudes auprès du Ministre Nicolas Hulot. Cet Attila importé des Amériques est très inquiétant pour la santé de ceux qui le manipulent. Monsanto assure que la molécule, une fois son œuvre de destruction accomplie, se décompose en produits inoffensifs pour l'environnement. Contrairement à d'autres herbicides, dont les surplus rejoignent les nappes phréatiques. Monsanto se contente de rappeler sur les emballages, les précautions d'usages communes à tous les produits chimiques que nous utilisons quotidiennement. Le glyphosate étant finement pulvérisé dans l'air ambiant provoque un brouillard que le conducteur du tracteur respire à plein poumon. Ce conducteur devrait porter une combinaison et un appareil respiratoire digne des Astronautes exécutant une sortie dans l'espace. Seulement voilà, porter une telle protection devient très vite un carcan très dur à supporter au fil des nombreuses heures que les agriculteurs consacrent à leur labeur. J'ai travaillé dans l'industrie chimique pour avoir remarqué le nombre de protections individuelles rendues obligatoires lors des interventions auprès des produits chimiques les plus dangereux, dans des milieux très confinés. Ces interventions ponctuelles ne durant tout au plus qu'une dizaine de minutes, les opérateurs ont fini par comprendre la nécessité de porter ces protections très contraignantes, durant un temps  très court. Malheureusement, sur son tracteur, l'agriculteur est seul pendant toutes ces opérations de traitements. Au bout de quelques heures, il peut être tenté de retirer ces protections si oppressantes. Contrairement aux opérateurs de l'industrie chimique, pas de chef pour rappeler les consignes de sécurités, pas de signalétique pour indiquer les graves risques encourus en cas de désactivation des protections obligatoires. Cela Monsanto ne le prend pas en compte dans le mode opératoire réservé à l'usage de produits aussi dangereux pour la santé. La solution serait, peut-être d'installer un robot à la place du conducteur. Mais comment demander aux agriculteurs, aux revenus en baisse constante, déjà écrasés par les investissements pharaoniques, que l'agriculture moderne leur demande de faire continuellement; oui, comment leur demander, une fois de plus, une modernisation extrêmement coûteuse de leurs méthodes de travail?

     

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    Samedi 14 octobre 2017

    Bonjour 

    Octobre en bruine, hiver en ruine. 
    Octobre en brumes, mois à rhumes.
    Octobre ensoleillé, Décembre emmitouflé.
    Tonnerre d'Octobre, bonne vendange.
    En Octobre qui ne fume bien ne récoltera rien.

    Les dictons nous rappellent que ce mois-ci est déterminant pour l'automne.
    Si octobre est mauvais sur le plan de la météo, il ne faudra pas compter sur novembre pour réparer les dégâts. Si octobre est doux et ensoleillé, les quelques légumes tardifs ou en retard pourront terminer leur croissance avant l'hiver. Les plantations en vue du printemps prochain doivent commencer ce mois-ci. Nous vivons en ce moment le véritable Été Indien. Avec 20°C à l'ombre, dans la journée d'hier, c'est une journée exceptionnelle. Cette embellie est censée durer une semaine. Phénomène climatique revenant souvent, mais pas obligatoirement tous les ans. On ne saurait s'en plaindre. On profite que l'air est sec pour nettoyer toutes les jardinières et les potées. Il faut, chaque année, vider les contenants en terre cuite, ou les stocker à l'abri de la pluie. Car c'est la terre de ces poteries, qui gorgée des pluies automnales, rendent très vulnérables toutes ces jardinières, quand surviennent les premiers gels. Gels et dégels entament gravement la résistance de tout ce matériel. Au printemps, on se retrouve souvent avec un tas de copeaux couleur terre cuite. Du coté du potager, il est inutile de tenter de vaincre l'offensive des mauvaises herbes. On arrache seulement les plus grandes pour alimenter les poules et les oies. Il est amusant de les voir privilégier telle ou telle herbe, en fonction de leurs gouts et aussi de leurs textures. Les oies ne touchent qu'aux graminées que l'on rencontre dans les gazons, qu’au chiendent et aussi au mouron blanc. Les poules privilégient les restants de salades et le galinsoga, dont mon potager est régulièrement envahi. Ensuite ce sont les oxalis qui ont leur préférence. Notamment le petit bulbe rond responsable de leur propagation. Le mouron blanc, signe d'une trop grande richesse du sol en azote, est aussi un met de choix pour ces gallinacées. Il y a un peu plus d'un siècle, il s'en faisait commerce dans les faubourgs parisiens afin que les Parisiennes puissent admirer les petits oiseaux, en disposant cette manne nourricière sur leurs balcons ou sur leurs appuis de fenêtre. Les autres mauvaises herbes sont laissées de coté, mais seront, pour la plupart, consommées, discrètement, à l’abri des regards, avant la fin du jour. Si d’aventure, au crépuscule vous passez par là, elles abandonneront immédiatement ce festin tardif de piètre qualité, pour venir vous quémander quelques céréales, quelques feuilles de laitue. Il en est même qui quittent leur perchoir nocturne pour venir festoyer sous les étoiles. La difficulté sera, par la suite, dans l'obscurité, de retrouver un perchoir pour passer une nuit en toute quiétude. 

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    Dimanche 15 octobre 2017

     

    Bonjour 

    21°C, hier, à l'ombre. Une température assez rare en cette saison. Le 15 octobre 2016, il faisait 15°C et il pleuvait beaucoup. Il faut remonter au 6 octobre  1997 pour avoir 25°C. La journée dut être étouffante, car il y eu un orage ce jour là. 10 mm d'eau dans le pluviomètre. Le 1er octobre 2011 on a enregistré une température de 27°C, avec du très beau temps. Toute la semaine du début de ce mois, les températures dépassèrent toujours les 25°C. C'est vraiment agréable de pouvoir profiter d'aussi belles journées avant les frimas de l'hiver. Je note les caractéristiques du temps, chaque jour, depuis 1995. Je reporte les données sur une feuille mensuelle, que je transcris sur Excel, le tableur très puissant de Microsoft. Ce tableur me permet de faire des observations et des moyennes sur toutes ces données collectées journellement. Il ne me permet pas de faire des prévisions et je n'en ai nullement la prétention. Seuls les météorologues peuvent se permettre des prévisions, car ils possèdent des outils très performants comme les satellites, et aussi les stations météos. Mes données collectées me permettent de me souvenir du temps qui passe, car nous avons la mémoire courte en matière de météo. Elles me permettent aussi de constater que les températures moyennes augmentent progressivement, chaque année. Ce que tout le monde sait, maintenant, grâce aux travaux des scientifiques. J'ai commencé à reporter ces données sur un blog, car Excel est invisible sur le Net. Je suis toujours étonné par ces prévisionnistes, qui au soir du 25 décembre, vous prédisent que l'été sera chaud et sec. C'est souvent ce qui arrive, d'ailleurs. Mais qui se souviendra six mois plus tard de ces prévisions qui n'ont absolument rien de scientifique. Ces charlatans doivent tirer leur science, du marc de café ou de la boule de cristal, et pourquoi pas des entrailles de poulets, comme le pratiquaient nos ancêtres les romains. Quand à ceux qui pensent que l'on ne peut pas faire confiance aux prévisions météos, il faut savoir que ces prévisions sont bien des prévisions. Car dans toutes prévisions demeurent toujours une petite part de risque, d'incertitude, voire d'erreur. Le 21 mai 1927, Lindbergh s'embarque dans l'aventure que nous connaissons tous. Si la météo n'avait pas été favorable, se serait-il mis en route contre des vents contraires? Néanmoins, il prit les commandes  du « Spirit of Saint Louis » en faisant confiance à cette météo pourtant très optimiste.

     

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    Lundi 16 octobre 2017

     

    Bonjour

    Au fil des ans, sur un terrain de la taille de notre jardin d'agrément et de notre potager, nous introduisons souvent de grands arbres fruitiers et aussi de grands arbres d'ornement. Des arbres qui vont devenir des compagnons, voire des amis, car ils sont là pour des décennies, pas pour un an ou deux. Notre terrain de taille modeste a une superficie de 1500 m², ce qui était la moyenne, il y a cinquante ans, lorsque nos parents ont accédé à la propriété. Actuellement les terrains sont beaucoup plus petits. Paradoxalement, en zone rurale les nouveaux accédants à la propriété, n'entretiennent plus un potager de 300 m², comme pouvaient le faire nos parents, ainsi que ceux de ma génération. Aujourd'hui, par contre,  les potagers se développent beaucoup plus en ville et en banlieue. Pour des raisons économiques et aussi dans la recherche d'une alimentation plus naturelle. Â la campagne, les lotisseurs développent des lotissements où la surface des terrains est très souvent inférieure à 1000 m². Difficile de pouvoir produire ses fruits et ses légumes sur d'aussi petites surfaces. Tout au plus, les nouveaux propriétaires entretiennent-ils un petit jardinet d'herbes aromatiques et parfois de plantes médicinales. C'est pourquoi, nous avons pu planter des arbres de plein vent. C'est à dire de grands arbres sous lesquels il est facile de circuler sans baisser la tête. Sur notre terrain, se trouvait déjà deux énormes cerisiers d'âge séculaire et développés en haute-tige. Un de ces deux cerisiers nous a donné, pendant plus de 10 ans, une surabondance de cerises jaunes flammées de rouge. Leur taille qui flirtait avec les 7 mètres de la hauteur de notre maison, nous permettait des récoltes fastueuses, chaque année. Malheureusement, ce cerisier, qui était de la variété «Napoléon» a fini par mourir. Lorsque l'on voit apparaître des champignons en bout de branche, cela signifie que la fin est proche. Il faut se préparer à sortir la tronçonneuse, plutôt que le grattoir pour curer les plaies de l'arbre. Le deuxième cerisier était aussi un bigarreau, qui produisaient de grosses cerises jaunes, blanches pour certains. Une variété, que l'on appelle souvent «Trompe-geai». Une variété que toute la cohorte de merles, sansonnets et autres affamés, nous laissaient, généreusement, disposer en toute quiétude, jusqu'au milieu du mois de juillet. Ceux-ci étant occupés à dévaster les variétés plus précoces, que notre région peut accueillir. Des variétés souvent situées chez nos voisins. Ce cerisier, aux belles cerises couleur jaune d'or, nous a permit de faire de magnifiques, savoureuses, et nombreuses conserves, chaque année, cela pendant plus de quarante ans. Les échelles demeuraient appuyées sur ce vénérable compagnon pendant plus de trois semaines, durant le temps des cerises. L'année dernière, comme tout a une fin, il fallut abattre ce vénérable compagnon. Le tronc et ses grosses branches étant creux sur plus 50% de la surface, il pouvait s'abattre d'un seul coup lors d'une de ces tempêtes devenues coutumières dans notre région. Il donnait depuis quelques années des signes de déclin. Quelques branches pourrissaient et mouraient. Et il ne fournissait plus de petites repousses dans ses parties basses. Il se contentait de renouveler ses branches les plus hautes. Difficile et périlleux d'aller cueillir des fruits à de pareilles hauteurs. Même pour les plus grands arbres, tout a une fin. Ainsi va la vie.

      

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    Mardi 17 octobre 2017

     

    Bonjour 

    Lorsque nous avons acquis le terrain qui entoure notre domicile en avril 1979, j'ai dés la fin de l'automne, acquis de grands arbres fruitiers. Plantés courant décembre, ces arbres à racines nues ont tous bien repris. Les acheter en conteneur aurait atteint  des prix prohibitifs à l'époque. Et cela ne se pratiquait pas beaucoup dans ces années là. Les jardineries n'étant qu'à leur tout début, il fallait avoir recours à la vente par correspondance. Pour plusieurs raisons : Des prix plus attractifs et aussi pouvoir trouver la variété plus rare sur le marché. Le négoce local ne permettant que de se satisfaire des quelques variétés proposées. Les pépiniéristes producteurs, proposaient pratiquement toute la gamme des variétés connues en France. Je rappelle qu'en matière de plantation d'arbres, il est recommandé de planter tout de suite sur le terrain de son nouveau domicile. Beaucoup remettent souvent ces investissements à plus tard, objectant qu'il y a beaucoup d'autres priorités lorsque l'on devient un accédant à la propriété. C'est un fait que les premières années sont très difficiles pour ces jeunes propriétaires. Mais les années passant, certains ont construit leur barbecue, dotés leur terrain de tous les jeux pour enfants, les plus coûteux, quand ce n'est pas la véranda venant couvrir leur nouvelle terrasse. Ils se tournent alors vers la jardinerie la plus proche pour acquérir ce qu'ils appellent vulgairement des bouts de bois et sont stupéfaits par le prix que peuvent atteindre ces vulgaires tiges de bois munies de racines. N'ayant le plus souvent aucune connaissance au sujet de la gente végétale, ils leur arrivent  de rater l'implantation d'un sujet ou deux .Grand est leur désappointement, au printemps suivant, le morceau de bois refusant catégoriquement de montrer la moindre fleur, la moindre feuille et surtout le moindre fruit. Plus grande encore est leur déception, lorsque les sujets qui ont survécus ne donnent que quelques fruits par an, et cela au bout de 3 ans, si les gelées tardives n'ont pas anéantis leurs bourgeons à fruits. Certains professionnels parlent de 7 ans pour qu'un arbre fruitier donne toute la plénitude de sa fructification. Par expérience personnelle, je parlerais tout au plus de 5 ans pour entrer en pleine jouissance de ses plantations. Cinq années, cela représente l'éternité pour nos amis de cette époque TGV et qui n'ont connu que l'appartement dans une tour de grande banlieue. C'est pourquoi, si les moyens financiers le permettent, il faut faire ses plantations le plus rapidement possible. Â mon âge, avec le recul du temps, on peut constater, combien la vie est courte. Les arbres, quand à eux, ils ont tout leur temps.

      

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    Mercredi 18 octobre 2017

     

    Bonjour  

    Il arrive que dans le choix de ses essences ou de ses variétés, on fasse des erreurs. J'avais planté un abricotier, mais il semble que ce type de fruitier ne convenait pas à notre climat maritime. Il préfère les régions d'Europe de l'est, aux hivers plus rudes, mais aux étés plus chauds et plus stables. Nos étés trop souvent perturbés par les incessantes entrées maritimes ne favorisent pas la bonne fructification des abricots. Au bout de quelques années cet arbre planté en demi-tige a été remplacé par un poirier «Conférence». Une variété que j'ai plantée en trois exemplaires. Deux en demi-tige et un en palmette à Deux branches. Un petit arbre qui est resté très petit, mais qui donnent des quantités considérables de poires, chaque année. Cet année encore, il fallu soutenir ses charpentières, pour éviter qu'il ne casse ses branches. J'ai du placer en son centre un vieux tube en fer, de bonne section et de trois mètre de longueur, sur lequel j'ai arrimé ses principales charpentières, avec des attaches métalliques. Je ne l'ai taillé que les deux premières années. C'est ce que l'on appelle la taille de formation. Contrairement aux autres poiriers, il ne fait pratiquement pas de bois de l'année, que l'on nomme des gourmands. Ce bois  ne mesure que cinq centimètres tout au plus. Donc impossible de pratiquer une taille annuelle. «Conférence» est la meilleure variété que j'ai pu planter. Les trois exemplaires sont régulièrement visités par les guêpes et les frelons .Après que les oiseaux, d'un coup de bec incisif, leur aient ouvert le garde-manger. Ce qui prouve bien la qualité de l'espèce. Ces indésirables invités, ne touchant pratiquement pas aux autres variétés de mes poiriers. Le plus vieux de ces trois poiriers donne encore de bonnes récoltes, malgré qu'il soit régulièrement envahi par le kiwi, son voisin. Il faut voir cette liane très puissante lancer ses tentacules à l'assaut de tout ce qui peut lui servir de support. Elle allonge ses tiges de plusieurs centimètres par jour. Elle tord ses supports métalliques pourtant très robustes, façon bâtons de guimauve. Ses feuilles épaisses et très coriaces, rondes et aussi larges qu'une assiette, constituent une ombre inacceptable pour les sujets qu'elle arrive à recouvrir. Durant toute la bonne saison, on taille son bois de l'année qui prolifère dangereusement. Chaque hiver, il faut implanter de nouveaux pieux ou redresser les anciens. Il est préférable de ne pas la tailler en fin d'hiver. La pression de sa montée de sève, lui fait déverser des torrents de larmes préjudiciables à sa bonne santé.

     

       À demain

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    Jeudi 19 octobre 2017

    Bonjour 

    Cette année qui semble désastreuse pour les potagers, restera une grande année pour la tomate. Avec une récolte hier de plus de 8 kg, le total de l'année 2017 porte sur 82 kg. À la même époque en 2016, nous n'avions récolté que 29 kg et avec un plus grand nombre de pieds. Car en 2017, la canicule a détruit un bon tiers des plants installés en serre  et les plants plantés au potager, ont pris énormément de retard du fait de la sécheresse et ont fini par être exterminés par le mildiou. Saison très sèche- Saison très humide. Voici notre nouveau climat qui fonctionne sur un mode binaire. Notre climat maritime a besoin d'une certaine humidité, renouvelée à des intervalles raisonnables. Ce n'est plus le cas actuellement. En serre les plants ont été partiellement détruits par la trop grande ardeur du soleil de juin et de juillet. Mes serres sont en polycarbonate. Ces plaques de résines se sont opacifiées au fil du temps. Cela remplace le lait de chaux que les professionnels appliquent sur leurs serres. Cette année les possesseurs de serre en verre, qui n'ont pas eu le temps de blanchir leurs verres ou de disposer des paillassons, ont vu tous leurs plants pratiquement anéantis par la brutalité des rayons du soleil. Prévoyant chaque année, quelques désagrément climatiques, je garde en réserve quelques dizaines de plants, que je cultive en grands pot de 2 litres. Mais ces variétés étant le plus souvent des tomates cerises ou des tomates en grappes; variétés excellentes, mais qui ne pèsent pas lourd dans la balance. Dans mes serres je privilégie les variétés noires qui sont le plus souvent d'origine Russes ou Polonaises. Et aussi les grosses variétés de type beefsteak, Des variétés qui atteignent le plus souvent les 500 g et qui ne sont pas creuses ou gorgées d'eau, mais garnies d'une chair épaisse et souvent légèrement sucrée. Des variétés que les américains affectionnent tout particulièrement pour farcir leurs fameux sandwichs. Les plus avisés commençant à remplacer, dans ces sandwichs, une partie du hamburger gorgé de graisses néfastes, par de grosses tranches charnues et bien fermes de ces types de tomates. Ayant fait mon service militaire, en partie, à Paris, le 11 novembre 1968, commémorant le cinquantenaire de la fin de la grande guerre, les autorités ont demandé à notre compagnie, d'héberger les militaires représentant la Nouvelle Zélande et aussi L'Australie. Cela représentait beaucoup de monde, car il avait fallu plusieurs Boeing 707, pour acheminer tous ces beaux militaires, qui revenaient le plus souvent des combats de la guerre du Viet Nam. Nous avons partagé, pendant une semaine, nos chambrées avec eux et avons pu observer leurs habitudes, surtout alimentaires, qui sont très différentes des nôtres. Les ressortissants de ces pays bien qu'étant encore partiellement sous la coupe de la Reine d'Angleterre, ont des habitudes de vie pratiquement identiques à celles des américains. Nous nous amusions beaucoup, lors du passage, à chaque repas, par «L'Ordinaire», (C’est ainsi qu'à l'armée, on appelle le local où l’on prend ses repas)  de voir ces militaires confectionner leur repas; on devrait dire leurs sandwichs. Car notre «Ordinaire» était un self brillamment dirigé par un adjudant-chef, qui faisait honneur à la cuisine Française .Pas souvent le cas dans l'armée Française de l'époque. Donc tous ces hommes, dans leurs magnifiques uniformes, se confectionnaient d'énormes sandwichs à plusieurs étages, garnis de plusieurs morceaux de viandes, de beaucoup de feuilles de salade et d'énormes quantités de tomates. Privés du pain de mie qui est habituel dans leur cuisine, leurs sandwichs avaient une allure très cocasse avec les grosses tranches de notre bon pain. Bon enfant, notre Adjudant-chef veillait, toutefois, à ce qu'il n'embarque pas tout le stock de la salade de tomates mise à notre disposition. Une fois notre plateau garni de nos victuailles nous allions nous asseoir au «Réf» pour consommer notre repas. Ces militaires anglophones se répandaient, alors, dans la nature pour consommer ce que nous appelons vulgairement un casse-croûte. Les Américains sont de gros consommateurs de tomates. Ce sont eux qui ont redécouvert les nombreuses variétés Russes et d'Europe centrale. Ce sont eux qui ont fait la promotion dans le monde, de ces variétés bien adaptées à des climats assez rudes. Ils ont aussi, au passage, créé de nouvelles variétés. Ils ont fini, à la fin du XIXème siècle, par créer le Ketchup. Pour cela ils ont sélectionné un grand nombre de variétés de tomates qui portent toutes le nom de Heinz. Heinz 1... Heinz2...Heinz3... Et cetera.. Et cetera.. Et cetera.

     

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    Vendredi 20 octobre 2017

    Bonjour  

    C'est l'époque des kiwis qui débute. Après l'époque des poires et des pommes, le plant d'actinidia est lourdement chargé de ces petites bestioles à la peau verdâtre et velue. Déjà quelques exemplaires sont arrivés à maturité. Chaque année la récolte nous assure deux mois de fruits au dessert. Comme beaucoup de monde le croit, le kiwi est qualifié d'arbuste exotique. Lorsque nous avons planté les deux plants de kiwi, on nous a carrément rigolé au nez. Le kiwi craint le froid, il ne pousse que dans les pays chauds, il est impossible de le palisser, il va tordre les poteaux les plus résistants. De quoi décourager les plus optimistes. Le public se trompe sur le terme «exotique» qu'il associe toujours à des contrées plus chaudes que notre beau pays. Le Sénégal est un pays exotique, pour nous Français, mais le Groenland est aussi un territoire exotique. Comme le kiwi pousse en Chine à l'état sauvage et que la Chine c'est très, très loin, la réputation de végétal frileux de notre liane est toute faite. L'actinidia résiste très bien aux - 20°C qui peuvent survenir lors d'un de nos hivers plus rigoureux que les autres. Avec le réchauffement climatique, cette mauvaise perspective s'estompe progressivement. J'ai déjà exposé la force avec laquelle cette liane enserre et finit par tordre les poteaux qui la soutiennent. Chaque année, je dois remédier à cet inconvénient, mais cela ne me prend pas plus de temps que l'entretien d'un pied de vigne. Une culture que j'ai pratiqué quelques années, et que j'ai fini par abandonner par manque d'expérience, ou peut-être à cause d'une mauvaise exposition. En ville, dans les faubourgs de Beauvais, notre ville Préfecture, sur des coteaux bien orientés, on peut observer, en ce moment de magnifiques grappes de raisins, faisant même ployer les pergolas qui les supportent. Donc l'entretien de ce pied de kiwi ne me demande pas plus de temps qu'un de mes pommiers, que je possède en grand nombre. Les spécialistes indiquent que cette liane est dioïque  et qu'elle doit convoler en justes noces avec un compagnon choisi de la meilleure espèce. Mais notre liane est veuve depuis longtemps. Cet époux très prisé et très aimé est mort par une belle journée de printemps. Ces plus grosses branches demeurent encore en place, après quelques décennies. Impossible de desserrer l'étreinte pour l'éternité de ces deux amoureux, sans risquer de mettre en péril l'avenir du pied femelle qui survit. Je suppose que dans les environs quelques voisins ont du passer par dessus les préjugés et planter deux ou trois pieds d'actinidias. Sinon nous n'aurions que le beau spectacle de ses fruits au mois d'avril. Je ne le taille qu'au cœur de l'hiver, car le spectacle, au printemps, de ces coupes qui déversent des flots de sèves nouvelles, m'inquiète toujours. En janvier, peut-être de la neige, mais pas de cette montée de sève, pourtant si bénéfique, qui génère des torrents de larmes. Quand on fait goûter des kiwis à notre entourage, on nous demande toujours dans quel alcool avons-nous fait macérer nos kiwis? Tant le parfum dégagé par les nôtres est plus subtil que la fadeur de ceux, pourtant plus volumineux, proposés en supermarché.

     

       À demain

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    Bonjour  

    Todmorden, peut-être un nom qui ne vous dit rien, mais qui est une initiative de nos amis Britanniques. «Incredible Edible» « Ce sont les «jardins de la propagande», comme se plaisent à les nommer Estelle Brown, Mary Clear et Pam Warhurst, les cinquantenaires qui ont lancé le mouvement Incredible Edible (littéralement, les Incroyables comestibles) en 2008 dans la petite ville anglaise de Todmorden. Là, des espaces publics ont été transformés en jardins potagers pour redonner l’envie aux résidents de consommer des produits frais et locaux et d’y cultiver un nouvel art de vivre. «Au début, on nous traitait de vieilles excentriques qui n’avaient rien de mieux à faire. La crédulité a fait place à la crédibilité», dit Pam Warhurst, activiste de cette petite ville de 15 000 habitants plantée dans les vallons du Yorkshire, à mi-chemin entre Manchester et Leeds.

    À preuve : les trois femmes sont régulièrement invitées comme conférencières en Europe et ailleurs dans le monde. Todmorden accueille annuellement des milliers de visiteurs anglais – dont le Prince Charles – et de l’étranger, venus s’inspirer de cette initiative d’Incredible Edible. Des touristes visitent aussi ces jardins.»
    Excusez du peu, on peut voir le Prince Charles armé d'une énorme courgette en train de deviser avec  Estelle Brown, Mary Clear et Pam Warhurst sur un petit marché d'Angleterre. Nos amis britanniques savent très bien transformer le ridicule en attitude sublime et aussi très officielle. «Honni soit qui mal y pense» l'ordre du Bain et l'ordre de la jarretière sont ce qu'il y  de plus honorifique pour un citoyen britannique. Il semblerait que la Monarchie Anglaise se rapproche souvent des préoccupations légitimes de son peuple. La Monarchie Française (ils logent tous dans des Palais) semblerait avoir quelques difficultés à partager les justes aspirations de son propre peuple. Parfois des représentants du peuple de France, s'invitent même dans les logis de ces princes et de ces barons. Et pourtant le personnel politique Français est très, très qualifié. Que des Énarques...... Des Énarques qui viennent  d'être renvoyées à leurs chères études. À Todmorden du maïs sucré et des légumes poussent devant le poste Police.  «Food To Share », servez-vous librement, c’est gratuit, répondent les agents de police. Quand pourra-t-on faire son marché dans les jardins de nos gendarmeries ? Et pourtant, il n'y a pas si longtemps dans chaque village de France, le curé, souvent aidé de sa gouvernante, entretenait un potager pour sa consommation personnelle et aussi un jardin de simples et  de magnifiques floraisons. Bien sur, il ne distribuait pas à l'encan les produits de ses jardins, mais faisaient découvrir, aux familles des agriculteurs, des variétés très rares de légumes, d'aromatiques et même de médicinales. Les jardins de curé par leur science botanique, ont fini par créer un type et un style de jardin très prisé aujourd'hui. Â travers le monde, des hordes de jardiniers, sympathiques terroristes, investissent les zones urbaines et publiques, délaissées par les autorités municipales, pour y planter arbustes, légumes et fleurs. Certains interviennent même la nuit. Pour échapper à l'intervention de la force publique, qui ne comprend pas du premier coup, cette démarche pacifique et botanique. Le lendemain les badauds sont enchantés par le spectacle de toutes ces plantations. Le monde est en train de changer... En douteriez-vous encore?

      

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     Les carnets de Jules Hostouley 

    Dimanche 22 octobre 2017

    Bonjour 

     Des «Jardinistes» de l'État botanique font exploser un peu partout des bombes vertes gorgées de graines. C'est le terrorisme vert qui s'abat maintenant, dans le monde, sur les surfaces bétonnées. À Paris, ville musée, il y a un manque considérable d'espace vert. Chaque 1er mai des bombes sont lancées sur les espaces non entretenues par les ateliers municipaux. Des bombes qui contiennent des graines de tournesol. De grosses graines qui vont bientôt germer, mais qui du fait de leur grosseur risquent d'être repérées par les oiseaux, gros consommateurs des ces amuse-gueules. Oui! Je sais! J'aurais du dire des amuse-becs. Ces révolutionnaires opèrent en zone urbaine, alors qu'il y a quelques années de gros semenciers ont tenté de faire interdire les petits potagers familiaux. C'est surtout aux États Unis, que la bande à Monsanto aurait bien voulu faire légiférer les autorités dans le sens de leurs intérêts. Prétextant que ces jardiniers soucieux de biodiversité, feraient propagation de variétés menacées d'extinction, mais non reconnues par les pouvoirs officiels. C'est beaucoup plus pratique pour ces industriels de ne produire que quelques variétés, plutôt que de gérer avec efficacité la biodiversité. C'est surtout beaucoup moins rentable. C'est pourquoi que souvent des pouvoirs officiels sont entièrement à leur solde, cela va de soit. On chuchote même que dans les couloirs de certains ministères, de telles solutions auraient été envisagées, il y a quelques années. Mais devant le caractère très impopulaire et anti-électoral de telles mesures, ces politiciens à la solde de quelques intérêts particuliers, ont du rapidement rentrer dans le rang. Certains déplorent que les États aient abandonné certaines de leurs prérogatives au parlement de Bruxelles, mais c'est surtout devant les prétentions de toutes ces multinationales que les gouvernements se sont couchés. Elles contrôlent tout et partout. C'est pourquoi, ce terrorisme vert est devenu le bras armé de ceux qui veulent préserver notre espace de vie et celui de nos descendants. Je suggère à notre ami Mr Mélenchon qui vient de rater ses objectifs d'opposition, de se tourner vers les préoccupations de dizaines de millions d'électeurs inquiets des développements futures et funestes de certains irresponsables qui envisagent encore de mettre nature et biodiversité à leur propre service. Vous me direz, qu'il y a les Verts pour cette croisade, mais comme ils ont été bien incapables de surnager dans le Tsunami politique du printemps dernier, il n'y a plus que la France Insoumise qui puisse porter ce combat.

       

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     Les carnets de Jules Hostouley 

    Lundi 23 octobre 2017

    Bonjour 

    Â l'heure où l'on parle de protection d'environnement, de récupération des déchets et d'économie des matières premières, j'avais, il y a quelques temps, écrit ce petit texte qui est encore d'actualité.
     
    «Vers le conteneur à verre
    Encore une débilité de nos autorités. Depuis près de 20 ans, a été organisée la collecte du verre. Le public avait pris l'habitude de rapporter ses verres dans les conteneurs prévus à cet effet.
    Hé bien chez nous, la nouvelle communauté de commune organise le ramassage. En fournissant une quatrième poubelle. Une habitude éco citoyenne battue en brèche. Une bonne habitude qu'il avait été difficile à mettre en place. Par contre les Objets Encombrants ne sont plus ramassés que 2 fois par an. Des objets qui sont souvent très difficiles à déplacer pour la plupart d’entre nous.
    Je pense que les déchets récupérables et recyclables devraient être rapportés dans des conteneurs appropriés, entreposés sur les lieux de consommation habituels. Une sorte de consigne.
    Je ne suis pas centenaire, mais je viens d'une époque où beaucoup d'emballages ou contenants étaient consignés et rapportés chez le commerçant. Ils étaient pratiquement tous en verre ou en métal. Les consommateurs arrivent très bien à transporter, chaque semaine, des dizaines de kilos de denrées, de leur magasin vers leur domicile. Pourquoi ne rapporteraient-ils pas eux-mêmes, verres, bouteilles plastiques, boites de conserve, bombes aérosol, papier, carton etc. ? Ils le font bien pour les piles, les ampoules à base de mercure, les médicaments périmés et autres cartouches d’imprimante. On a même remarqué des conteneurs à huile de vidange (disparus, eux aussi de la circulation). Il existe en certains endroits des conteneurs pour vêtements usagés. (Emplacements très confidentiels). Et pourquoi ne pas installer les déchetteries près des Grandes Surfaces. Les communes et les collectivités locales font de très grosses facilités en termes de fiscalité et de coût du terrain pour faire venir ces Grandes Surfaces… Ces Grandes Salopes qui garnissent, à grand renfort de publicité, nos caddies, d’objet la plupart du temps inutiles et très polluants. Des déchetteries que les communautés de communes ont installées ou réinstallées à grand frais, une fois de plus, dans la nature (Porcheux). En ce qui concerne la collecte hebdomadaire de nos déchets, le personnel employé à courir derrière les camions de ramassage, serait mieux utilisé sur les lieux de collecte. C'est un métier très dangereux en termes de sécurité routière. Et beaucoup moins de gazoil serait dépensé pour la collecte en porte-à-porte. Devant chez nous le camion fait une marche arrière de plus de 200 mètres pour venir ramasser nos quelques kilos de déchets, une fois par semaine. Nous habitons à la sortie du pays. Je devine, que je vais susciter une tempête de protestations. Comment! On devrait rapporter nous-mêmes nos déchets aux abords du supermarché???? Et comment vont faire les plus âgés d’entre nous et les personnes à mobilité réduite ??? Ces personnes sont, malgré tout, bon an mal an, approvisionnées en denrées alimentaires et en biens de consommation. Et bien, certains de ces déchets recyclables peuvent très bien faire le trajet inverse. Sans passer par le camion de collecte de nos poubelles. Ce pourrait être une économie aux niveaux de nos impôts locaux, qui vont augmenter de plus en plus. Une économie de rejet carbone vers l’atmosphère (c’est à la mode en ce moment). Une économie de carburant. Un travail plus valorisant pour les agents du ramassage. Pourquoi faut-il que ce soit toujours la même catégorie de salariés qui soient obligés de ramasser et de nettoyer nos déchets et nos saletés ? Â chacun sa merde !
    Un verre ça va, 3 verres... ça sera mieux dans le conteneur! (Tendance) »

    Notre conseil municipal vient de voter dans la précipitation le changement de communauté de communes. Une fois de plus. Les habitudes du public en matière de tri des déchets vont encore devoir changer. C'est devenu une habitude bien Française de changer trop souvent textes de lois et règlements.

      

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     Les carnets de Jules Hostouley 

    Mardi 24 octobre 2017

    Bonjour  

    Glyphosate, un mot qui inquiète de plus en plus. D'abord le public se préoccupe de savoir quel est ce nouveau poison que l'on avait dissimulé à sa vigilance. D'autre part, légitimement, les agriculteurs ne se voient pas retourner des décennies en arrière dans la pratique de leur dur métier. Le glyphosate, c'est le Round Up que tout le monde connait bien. Tout ceux qui ont un petit lopin de terre, ont déjà été tentés de faire usage de cette molécule. Moi le premier. Une molécule très pratique, car elle permet de cultiver, moins d'un mois après avoir pulvérisé cet «Attila» en flacon. La nocivité de cet herbicide sur la santé n'est pas clairement établie par les nombreuses études entreprises sur ce sujet. Son caractère cancérogène est fortement soupçonné par certains instituts. On comprend l'émotion suscitée, ces jours-ci, au parlement de Bruxelles. Le principe de précaution est retenu. En attente d'expertises scientifiques plus fines et plus probantes, les élus, soucieux de leurs responsabilités, vont certainement mettre à l'index ce produit. Peut-être provisoirement, mais ce désherbant ne sera plus autorisé à la vente. On comprend aussi la grande colère des agriculteurs qui se voient privés d'un outil très important. Monsanto a déjà eu des démêlées avec la justice. Ayant affirmé que son produit était biodégradable, parce que, effectivement, la molécule du glyphosate se dégrade, en moins de 2 mois, en d'autres composés chimiques soupçonnés aussi d'être malsains pour la santé. De plus, moins de 2 mois, c'est souvent le temps suffisant pour que le Round UP puisse  traverser certains sols trop perméables et rejoindre les nappes phréatiques déjà atteintes par d'autres polluants. Ce qui doit inquiéter les chercheurs, c'est le mélange de ces polluants dans la nature. L'interaction entre toutes ces molécules est très mal connue. Si on est un scientifique sérieux, on étudie à fond toutes les propriétés de la nouvelle molécule que l'on vient de synthétiser ou d'extraire d'un composé d'origine naturel. Mais il est très difficile d'établir toutes les interactions avec les millions de molécules différentes que recèle la nature. Un autre sujet d'inquiétude pour Monsanto, c'est que certaines mauvaises herbes entrent en résistance. Une variété de liseron fait déjà la nique à cette molécule. Le gaillet gratteron, cette herbe très prolifique au printemps, qui ne gratte pas, mais qui colle partout, est devenu un combattant qui se dresse contre cet empoisonneur. La nature y mettra le temps qu'il faut, mais elle rendra ce produit en grande partie inefficace. Celle-ci n'a pas fini de nous étonner.

      

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     Les carnets de Jules Hostouley 

    Mercredi 25 octobre 2017

    Bonjour 
    «Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, Les souvenirs et les regrets aussi». Cette sublime chanson, nous rappelle, chaque année, que c'est l'époque où il va falloir songer à faire la toilette du jardin avant que celui-ci ne s'endorme pour un long hiver. Il y a déjà de nombreuses feuilles à ramasser. Si l'on a planté plusieurs grands arbres d'ornement, il y a du travail sous les frondaisons. Il y a souvent deux types de feuilles à ramasser. Les grosses feuilles, issues des deux érables que nous avons plantés, et celles plus petites, tombées des bouleaux, encore en grand nombre sur notre terrain. La feuille d'érable est bien connue, elle figure sur le drapeau du Canada. Plus grande que la main, elle est assez coriace à décomposer. Je préfère la ramasser à la suite d'une pluie, car mouillée, elle se laisse facilement emmener sur les parcelles destinées aux courges et aux tomates. Parcelles qui sont ensuite recouvertes du fumier du parcourt des poules. Parcelles qui sont finalement recouvertes de paille fraîche. En prévision de ces travaux, j'ai fait rentrer, pour cet usage, un gros ballot rond de plus de 300 kg. Il est de plus en plus conseillé de recouvrir les parcelles du jardin avec une couverture organique. Les mauvaises graines ne seront plus tentées de germer en grosses quantités et les vers de terre, se rapprocheront de la surface du sol, qui ne sera plus battu par les pluies diluviennes. Ainsi, au printemps, ces feuilles coriaces sont en partie décomposées. On peut, alors, planter facilement dans ce terreau très meuble, sans outil, simplement avec la main, gantée comme il se doit. Les feuilles des bouleaux, plus difficiles à collecter, iront recouvrir le pied de quelques légumes retardataires, au cas où quelques gelées nocturnes se manifesteraient. Probabilité qui s'estompe au fil des années, depuis que nous sommes entrés dans le cycle du réchauffement climatique. Une autre solution pour récupérer ces petites feuilles, c'est de passer la tondeuse dessus. Hachées et mélangées aux coupes de gazon, ces feuilles se décomposent très vite. Mais cette pratique ne peut s'opérer qu'en dehors des périodes d'humidité. Depuis quelques jours, en raison des intempéries, ces travaux furent suspendus. Les prévisions météo étant plus optimistes, on va pouvoir de nouveau, se consacrer à cet ultime toilettage.
    «Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, Les souvenirs et les regrets aussi Et le vent du nord les emporte Dans la nuit froide de l'oubli».

     

      

       À demain

     Les carnets de Jules Hostouley 

    Jeudi 26 octobre 2017

    Bonjour  

    Encore deux mois d'automne et ce sera le début de l'hiver, Noël et les fêtes de fin d'année. Hier fut une belle journée sans pluie et sans vent. Dans quelques jours nous allons être plongés dans les horaires d'hiver. Le mois de novembre qui s'approche, est, à mon sens, le plus mauvais mois de l'année dans notre région. Les nombreux brouillards peuvent nous priver totalement des rayons du soleil. Ces rayons n'ayant pu réchauffer l'intérieur de la maison au travers des vitres, la consommation de chauffage s'avère calamiteuse. En janvier et février, les brouillards sont beaucoup moins fréquents. Il est souvent facile de travailler au jardin. À cette époque, un gel nocturne est souvent suivi par un dégagement du ciel et donc une journée ensoleillée s'offre à nous. Je constate que les arbres sont loin d'avoir évacué la totalité de leurs feuilles. Ce sont les gelées nocturnes qui les aident à se dépouiller de leurs oripeaux d'été. Comme le temps est très doux, les invasives continuent leur extension. Elles prennent leur revanche sur les mois de canicule qui les ont maintenues en respect au printemps et dans une partie de l'été. Cela fait une excellente nourriture pour les poules qui ont cependant arrêtés de nous fournir des œufs. Les dernières récoltes sont effectuées au potager. Quelques poireaux ont réussi à survivre à la mineuse du poireau. Mais du fait de la sécheresse, ils sont restés tout petit. La saison est finie pour les haricots. Encore beaucoup de tomates dans les serres. Très peu de mildiou. Mais cela est devenu un rituel, chaque année. On peut encore en récolter jusqu'en décembre. Même chose pour les poivrons, qui continuent de fournir de petits poivrons verts, rouges, jaunes et violets. Ces légumes ne sont pas touchés par la maladie. Ils ne redoutent qu'une gelée éventuelle. Les céleris sont mis à blanchir et fournissent déjà de très bonnes entrées très fortes en gout. Les céleris raves continuent de se développer, mais gravement entravés dans leur croissance par les canicules, ils ne parviendront certainement pas à donner de belles racines de tailles acceptables, avant l'hiver. Les endives ont développé d'énormes feuilles, mais n'est-ce pas au détriment de la grosseur des racines? Nous aurons la réponse dans quelques jours, lorsque nous commencerons de les faire pousser en cave sur de la tourbe. Du coté des choux, pas de récolte. Une année sèche qui est très néfaste à leur développement. Ils serviront de nourriture pour les lapins et les poules. Les nouvelles asperges tardent à se développer. Mais pratiquement toutes les griffes ont l'air d'avoir repris. Sur l'ancienne planche des asperges, des scaroles et des frisées, y ont été repiquées en août et ont donné des sujets spectaculaires. Elles ont profité des excédents d'engrais que les asperges ont laissé. Du coté des fruits les kiwis viennent remplacer, au dessert, les poires, dont le stock en cave est épuisé. Les framboises remontantes ont elles aussi profité de la douceur du climat. Cette année est calamiteuse pour le potager, mais bénéfique pour les fruits. Un printemps sec et sans gelées nocturnes favorisent grandement le développement des fruits. Ces fruits aimant beaucoup la chaleur, les différentes canicules les ont fortement enrichis en sucre et en parfum.

       

       À demain

     Les carnets de Jules Hostouley 

    Samedi 28 octobre 2017

    Bonjour  Ce mois d'octobre aura été marqué par sa grande douceur. Les pluies assez conséquentes auront fait remonter quelque peu les moyennes de 2017. Il y a encore des pommes et aussi des  poires à récolter . Pour les coings attendre qu'ils soient bien jaune pour récolter. Noix et noisettes sont encore à récolter ce mois-ci. C'est encore la bonne époque pour récolter le raisin. Comme le soleil est rare depuis quelques semaines, il est nécessaire de retirer les feuilles qui recouvrent les grappes. Les châtaignes sont à ramasser en ce moment. Les Kiwis arrivent à leur maturité et peuvent être cueillis. Dans les régions du sud de la France c'est carrément l'été qui est revenu ou qui est très en avance. On ne peut plus parler d'été Indien. Du coté des haies, qui continuent de pousser, il est encore possible de tailler certaines haies au cours de ce mois, mais il vaut beaucoup mieux  pratiquer cela en août/septembre. Un hiver précoce pourrait provoquer des dégâts sur ces rameaux fraîchement coupés. Mais il devient difficile de donner les recommandations traditionnelles, tant le climat est en train de changer. Coté boutures le bouturage des espèces persistantes et des conifères peut continuer à ses pratiquer. ce sont des boutures à talon. Les espèces à feuilles caducs pourront se bouturer dés le mois prochain. Après la chute des feuilles. Cela va de soi. Malgré qu'ils développent de nouvelles floraisons, pour les rosiers c'est l'heure des bilans. Variétés à propager ou à commander. Ou à éliminer, parfois. Les nouvelles variétés ne tiennent pas toujours leurs promesses. Au bout de quelques années leurs roses perdent une partie de leurs caractères. Il est préférable de planter des rosiers paysagés, ou des roses anciennes, si chères à Monsieur André Eve.

        

       À demain

     Les carnets de Jules Hostouley 

     

    Dimanche 29 octobre 2017

    Bonjour 

     Nous avons gagné une heure de sommeil. Mais perdu une heure de soleil en fin de journée, pour ceux qui bossent. Cette année nous n'avons pas entendu les sempiternels micros-trottoirs qui vont interroger les mécontents du changement d'heure. Cela indiquerait que les Français auraient, maintenant, d'autres préoccupations beaucoup plus graves. Habituellement les journalistes en mal d'infos sensationnelles, à l'occasion du changement d'heure ou d'une hausse des carburants, se dirigent vers les pompes à essence pour trouver quelques mécontents. Ils n'ont aucun mal dans cette mission, car dans notre pays, il n'y a que cela, des mécontents. Automobilistes Vache à lait! Clament-ils tous, en cœur, ces automobilistes qui roulent dans des véhicules qui dépassent, souvent, largement leurs moyens et s'étonnent qu'il faille abreuver de temps en temps, l'objet qui leur permet de frimer auprès de leurs voisins. Plutôt que de s'insurger contre le prix des carburants, ces mécontents devraient plutôt s'interroger sur la nécessité relativement récente de se fournir en eau minérale. Il y a encore quarante ans, on buvait l'eau  du robinet. Elle était potable. Aujourd'hui, elle l'est toujours. Mais le terme «potable» au strict sens du mot,  veut bien dire que l'on peut mettre cette eau dans un pot et la présenter sur la table des repas, et la consommer ensuite. Seulement voilà, des chimistes ombrageux se sont mis à analyser cette nouvelle eau potable et Oh stupeur, ils y ont découvert tout le panel des résidus de notre magnifique civilisation, grosse consommatrice d'énergie et de matières premières. Pas une molécule ne manque à l'appel, les nappes phréatiques sont l'écrin et le réceptacle de toutes les turpitudes de cette société que l'on qualifie de «Postindustrielle», dans les milieux dits autorisés. Une société qui a laissé tous ses emplois industriels, partir sous d'autres cieux, au bénéfice d'un secteur qualifié de «Tertiaire». Donc ces automobilistes mécontents ne se préoccupent pas du prix de l'eau potable, qui est passée de pratiquement 0 franc dans les années 50, à 0.55€ pour un litre d'eau minérale gazeuse, de qualité moyenne, actuellement. Le prix de l'eau n'a jamais cessé d'augmenter, alors que celui de l'essence n'a fait que monter et descendre. Les journalistes se gardant bien d'aller interroger les clients des pompes à essence lorsque le coût des carburants est à la baisse. Cela ne ferait pas vendre le papier de leurs gazettes souvent «démagos». 

        

       À demain

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