Journal Ordinaire D'Un Jardinier Ordinaire

 «Laurier-sauce»

Bonjour

La pluie est revenue par l'ouest et les températures sont remontées. Plus de brouillard le matin, mais plafond nuageux très bas. Comme la terre est trempée, on en profite pour faire une visite dans le jardin; un état des lieux en quelque sorte. Je m’aperçois que ce sont les arbres et les arbustes qui sont le plus souvent oubliés dans ces petites chroniques matinales. Un grand arbuste, toujours vert avec des feuilles vernissées et coriaces, me fait signe pour figurer sur la photo. Il est vrai qu'il est au jardin depuis des lustres. Sa particularité est son parfum. Un parfum qui le fait régulièrement passer à la casserole. De la famille des lauriers on le nomme vulgairement, le laurier sauce. Son véritable nom est Laurus Nobilis. Durant la belle saison, il développe une floraison jaune et blanche, éclipsée par ses voisins et voisines qui rivalisent de vigueur et d'astuce pour nous charmer par leurs multiples fleurs. Sa floraison est donc conviviale. On ne la remarque pratiquement jamais. Ses qualités sont tout autres. Il peut comme ses cousins les autres lauriers faire bonne figure dans une haie. Une haie qui sera persistante. Qualité importante en hiver. Une haie qui mettra en appétit, tant elle est parfumée. Il peut aussi être conduit en sujet isolé et se plier à tous les caprices du jardinier, en matière de forme et de silhouette. Dans mon jardin il partage le même emplacement avec un buis taillé en boule. Chaque année il faut tailler soigneusement ces deux comparses pour éviter qu'ils ne se bousculent l'un l'autre. L'un donne ces petites feuilles qui sont une richesse pour le tas de compost, l'autre va ravitailler la boite à épices de nos cuisines avec ses feuilles délicatement parfumées. Il faut savoir qu'en cas d'hiver rude et prolongé, il peut perdre toutes ses feuilles et une grande partie de sa ramure. J"ai pu observer cette mésaventure, durant un hiver où le thermomètre a franchi les moins vingt degrés. Mais cela est devenu rarissime. Et le pied de laurier a survécu.  Lorsque l'on récolte ses feuilles, on choisit de préférence les plus âgées. Les gracieuses et nouvelles petites feuilles vertes n'ayant pas encore eu le temps de se charger complètement en parfum. Il est un des artisans principaux du fameux bouquet garni très souvent utilisé et recommandé par les Chefs et les cuisiniers. Le romarin et le thym sont toujours présents dans mon jardin. Le persil et le vert des poireaux se récoltent facilement tout au long de l'année. Cet arbuste de près de trois mètres, se bouture très facilement. Cette qualité se manifeste souvent par l'émergence de nombreux rejets au niveau de ses racines. Des rejets qu'il faut éliminer radicalement, sinon on court le risque de ne plus pouvoir contrôler l'aspect de ce vénérable arbuste. Enfin ce lauracée possède des qualités médicinales indéniables. Il participe aussi très activement à certaines tisanes. Comme le chantait la marquise de Pompadour... «Nous n'irons plus aux bois les lauriers sont coupés».

Bon dimanche

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 «Bryone»

Bonjour

  Vous ne l'avez peut-être pas encore rencontré au détour de votre jardin. Si vous ne l'avez pas remarqué, cette bryone n'est surement pas restée indifférente aux délices de votre jardin. Comme c'est une plante grimpante, elle va s'installer dans un de vos arbustes ou dans une de vos haies. On va tout de suite la dénoncer : C'est une plante toxique. Le danger vient surtout de ses multiples baies rouges qui pourraient provoquer la convoitise et la gourmandise des jeunes enfants. Elle est de la famille des cucurbitacées qui ne comprend pourtant pas beaucoup de plantes toxiques. Elle peut atteindre six mètres lors de son ascension d'un de nos arbustes. Ses feuilles ont une allure très caractéristique. Sa fleur est elle-même très remarquable. Dans mon jardin, elle a décidé de s'attaquer à un de mes ifs. Lui aussi un arbuste très toxique. Très toxique par toutes ses parties et lui aussi capable d'offrir aux bambins de jolies baies bien roses qui telles la pomme empoisonnée de l'héroïne immaculée des contes de Grimm, les plongera dans un profond sommeil, mais éternel, celui-là. Donc ces suppôts de Satan se sont acoquinés pour nous empoisonner l'existence. Lui offrant sa ramure en guise de support, elle, tel un arbre de Noël, accrochant dans ses branches, des feuilles et des fleurs très décoratives. Intrigué par cette invasive, j'ai décidé de la laisser gravir et envahir l'arbuste sur lequel elle a jeté son dévolu. Après avoir observé l'apparition des premières baies rouges, j'ai pris l'initiative de me débarrasser de cette encombrante plante grimpante. Opération très aisée; il suffit de tirer sur l'une des nombreuses tiges et toute la plante vient d'un coup comme le liseron. Les fleurs fanées et les feuilles défraîchies n'ayant plus aucun caractère décoratif. Plus tard en saison, je me suis aperçu que cette envahisseuse était accompagnée d'une complice. Dans le grillage d'une de mes haies, un autre pied de bryone avait prospéré à l'ombre des troènes. Plus de fleurs ni de feuilles, mais des guirlandes de baies bien rouges et bien appétissantes. Ressemblant fortement à des groseilles, ces baies se forment plus tard que les fruits de nos arbustes à confiture. Au XII^eme siècle, Hildegarde de Bingen indique : « Pour se garantir de l'ivresse, boire du jus de bryone avec autant de vinaigre, ainsi toute la semaine on ne sera point ivre ». Une médication que je ne recommande surtout pas. Poursuivant mon oeuvre de dénonciation, je vais révéler les nombreux pseudos sous lesquels se dissimule cette perfide cucurbitacée. «Couleuvre», il est remarquable de la voir se faufiler parmi le branchage des arbustes lui servant de support; «Fausse coloquinte», Les coloquintes étant tout une famille de petites courges ornementales de diverses formes proposées dans un grand choix de couleurs. Ces petites courges ne sont pas comestibles.«Gros navet» bizarre distinction qui ressemble plutôt à une insulte. «Herbe aux femmes battues» voila une identité bien en rapport avec l'actualité. «Navet du diable» on comprend, ici, facilement l'allusion au Malin. «Racine des vierges» difficile de voir le rapport avec notre plante mais l'ingestion  des racines provoque des vomissements, de la diarrhée et peut avoir des conséquences graves (délire, crampes…) voire la mort. «Vigne blanche», «Vigne du diable» la généreuse production de ses baies rouges nous rappelle ainsi ses accointances avec Lucifer. Donc pas de pacte diabolique avec cette plante qui pourrait très bien vous envoyer en enfer...  

Bon week end

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 «Bordures»

Bonjour

  Journée du souvenir et journée radieuse. Matinée un peu fraîche et ciel repeint en bleu. Un soleil de novembre très bas et rasant le paysage. Un soleil encore chaud, mais qui devient vite éblouissant.  La nature se défait d'une partie de ses frusques d'été. Beaucoup de feuilles et des objets à caractère ornemental qui resurgissent débarrassés de leur cocon floral. Une partie des plate-bandes sont ceinturées par des bordures en pavés, en pierre calcaire ou en grès. Le reste est entouré avec des bordures creuses en béton. Beaucoup de béton dans ce jardin, me direz-vous, mais ces bordures artificielles sont vite intégrées dans le jardin. Je dirais même digérées par les plantations de mes plate-bandes. Ces bordures de béton teintée dans la masse imitent très bien la couleur rougeâtre des poteries en terre cuite. Autrefois ce genre d'article aurait été proposé et fabriqué en terre cuite. Mais aujourd'hui le coût d'acquisition de ces éléments réalisés dans ces matières naturelles deviendrait prohibitif. Quelques poteries individuelles sont encore accessibles financièrement parlant, mais quelques dizaines d'objets de ce type, quand ce n'est pas quelques centaines, deviennent très vite très onéreux. Une fois posées sur le sol dont ils ont la mission d'établir la frontière avec les allées et le gazon, ces bordures sont rapidement phagocytées par Dame nature qui ne s'en laisse pas compter par ces intrus qui embaume encore le doux parfum du ciment frais. Notre climat de réputation humide, lui facilite grandement ce travail de maquillage. Au sortir de l'hiver, algues et lichens s'agrippent à la surface rugueuse de ces bordures, bien décidés à embarquer pour un voyage printanier et estival. Leur frimousse rose s'est recouverte rapidement de ces minuscules plantules verdâtres qui leur assurent une patine à l'épreuve du temps. Même teinté dans la masse, le béton perd de sa superbe au fil du temps, ne risquant plus de ternir l'éclat incomparable des floraisons qu'il est chargé de convoyer tout au long de la bonne saison. Disposant de quatre alvéoles que l'on nourrit abondamment avec de la bonne terre bien enrichie, cet objet en béton tient tout seul par son propre poids et sans aucun artifice. Il retient efficacement une levée de terre d'au moins  trente centimètres de hauteur. Les bordures plates en béton qui délimitent les planches de mon potager doivent être enterrées sur au moins dix centimètres, sinon ces objets s'inclinent rapidement du coté que l'attraction terrestre leur a décidé de les attirer. En ce moment on peut confier à ces bordures, un bulbe de jacinthe par alvéole. Le résultat est spectaculaire une fois le printemps survenu. Comme il est préférable de récupérer ces gros bulbes de liliacés, une fois la floraison terminée, il est facile de planter un pied d'annuelle dans chacun de ces volumes. J'ai déjà essayé avec bonheur la plantation d’œillets d'Inde et de gueules de loup. Ces mufliers, très satisfaits de leur nouveau logis se sont même installés pour plusieurs années dans ces douillets contenants. On peut aussi les farcir avec des crocus et y planter toutes les plantes basses et annuelles de son choix. Il existe aussi de plus grosses bordures de ce type destinées à retenir de véritables talus en terre. Ces bordures installées depuis plus de vingt ans dans mon jardin supportent très bien les effets du gel, contrairement aux poteries auxquelles on a oublié de retirer la terre. 

Bon week end

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 «Poppies»

Bonjour

  Journée de souvenir et de commémoration d'une guerre qui endeuilla la France et l'Europe. Dans notre souvenir, instruit par les nombreuses images en noir et blanc de cette époque funeste, le temps de ce jour là, dans notre imaginaire,  devait forcément être exécrable. Cela a bien changé, car le temps doux et sec de ces derniers jours ne parait plus conforme avec les images de cette guerre. Pour tout le monde, le spectacle de la Grande Guerre est avant tout campagnard. Campagnard, boueux, humide, glacial et souvent mortel. Avant de subir une mort héroïque mais atroce, les combattants devaient subir toutes sortes de tortures infligées par la nature qui se défendait bien contre toutes ces agressions qui bouleversaient continuellement, champs, villages et forêts. Peu de batailles se sont déroulées en pleine ville. Cela ne correspondait pas aux critères stratégiques et tactiques dans la manière de conduire ce dramatique conflit. Cela allait bien changer par la suite. C'est la campagne tout entière qui a été dévastée. Peuple agricole privé des plus valeureux de ses enfants; chevaux et animaux de traits massacrés sans retenue; territoires agricoles détruits, pollués et le plus souvent devenus incultes. Au soir du 11 novembre 1918 peu se hasardaient à formuler un diagnostique sur l'état de la campagne au printemps suivant. Mais la nature reprend très vite ses droits. Les plaies humaines sont restées à vif pendant des décennies. Mais les plaies de la campagne ont été très vite dissimulées sous une floraison jamais vu auparavant. Cinq années de guerre avaient privé une nature pourtant avide de renouveau à chaque printemps. Dés le début de 1919, les champs bouleversés, massacrés et chamboulés se sont couverts du rouge des coquelicots. Rouge qui évoqua immédiatement, auprès des survivants et des témoins de cette boucherie, le sang versé par les malheureux et valeureux combattants. Depuis, une tradition britannique et même Anglo-Saxonne incite fortement ces peuples à porter une petite image en forme de coquelicot. Ces fameux Poppies vendues partout sur le territoire britannique. Le coquelicot avide de la chaux mise à nue par les bombardements, pousse très naturellement et en quantité considérable sur ces terrains bouleversés. Les années suivantes les coquelicots, ayant absorbé tout ce calcaire, s'estompent progressivement; malheureusement, le souvenir aussi.   

Belle journée 

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 «Division des touffes»

Bonjour

Douceurs automnales depuis plusieurs jours. Pluviomètre au régime sec, baromètre en pleine forme, thermomètre agrippé  en haut de l'échelle Celsius et tous ces  vents nordiques qui sont partis enfouir leur mélancolie dans des contrées plus septentrionales. Les travaux d'hiver sont commencés. Il s'agit de diviser les vivaces qui sont atteintes d'obésité. Du moins, celles qui ont survécu aux frasques de notre nouveau climat. Il est surtout question des phlox qui ont magnifiquement fleuri cet été, mais qui montrent cependant des signes d’essoufflement. Il faut les diviser et replanter ces vivaces après les avoir toiletté, les débarrasser des nombreuses racines du liseron qui se trahissent par leur couleur immaculée. Pendant l'été il est vain de vouloir se débarrasser de ce reptile végétal; un serpent qui monte à l'asseau de toutes les plantes de notre jardin. Pour cela il enserre les tiges en s'y faufilant à la façon d'une spirale diabolique. Mettant en lumière la force de Coriolis. Une fois que cet alpiniste a réussi à escalader nos paisibles plantations, cet animal tire de toutes ses forces et fait ployer les plus costauds. Les plantes n'ont pas été créées pour avoir leur museau au raz de la terre et de la boue. L'excès d'humidité provoquant leur dépérissement. Ce conquérant indélicat, une fois son forfait accompli, nous gratifie d'une très caractéristique floraison blanche. Piètre consolation devant le spectacle de nos feuillages envahis et ligotés par cette  convolvulacée enragée. Donc il suffit de débarrasser les délicates racines de nos vivaces des gros filaments blancs du liseron, façon spaghettis. De même que les vampires, ces racines blanches et charnues ne supportent pas la lumière du soleil. Il suffit, alors, de les abandonner sur un sol sec sous un chaud soleil, les rayons de ce dernier éliminant rapidement cet envahisseur. En déterrant ces gros pieds de vivace, on finit par bousculer tout un petit monde de bulbes printaniers qui s’apprêtait à passer un paisible hiver  à la façon des gros nounours de nos montagnes. On profite alors de cette rencontre, pour séparer ces bulbes qui s'agrippent peureusement les uns aux autres, redoutant une mauvaise farce dommageable à leur avenir. On peut replanter séparément, un peu plus loin et en tout sens, les plus gros de cette fratrie de bulbes de tulipes, de narcisses, de crocus et de perce-neiges. Nettoyer toutes ces racines, diviser ces grosses touffes de vivaces et replanter en bonne place tout ce petit monde artisan des joies de nos printemps et de nos étés, représente un travail long et minutieux, mais cependant passionnant. En n'oubliant pas de distribuer un riche engrais organique de bonne facture. Un engrais qui entamera sa minéralisation au printemps prochain. Un printemps prochain que l'on se souhaite avec optimisme et dès maintenant, abondamment fleuri et parfumé.   

Belle journée 

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 «Pulmonaire»

Bonjour

La pulmonaire, une fleur qui ne manque pas de souffle. Ce sont ses feuilles qui lui ont valu cette appellation d'allure médicale. Comme ses feuilles évoquaient l'aspect des poumons, la croyance populaire décréta que la pulmonaire soignerait très bien les diverses affections de nos organes respiratoires. En cas d'attaque du covid, peut-être ferait-elle déguerpir un certain virus qui frise l'indélicatesse en s'invitant et en s'attardant bruyamment dans notre environnement sanitaire, depuis déjà deux longues années. Trêve de plaisanterie, car la situation est déjà suffisamment grave comme çà, cette plante qui descend de nos montagnes, est un excellent couvre-sol. Elle fleuri avant la fin de l'hiver, accompagnée par la floraison des crocus. Elle peut rapidement recouvrir l'espace qui lui est dévolu. Elle est implantée dans mon jardin, depuis 2012, à l'ombre des grands bouleaux qui n'acceptent pas n'importe qui sous leur ombrage. Un ombrage pourtant très modéré qui laisse passer une partie des rayons de notre soleil. Cette plante qui se plait à l'ombre tolère très bien le gel. Au début de son implantation, il faut lui éviter la compagnie des limaces et des escargots. Ces gastéropodes  risquant de faire un festin avec les jeunes pousses de cette Herbe de Cœur comme on la nomme parfois. Pour faire obstacle aux baveux, la coquille d’œuf dûment pilée et concassée les dissuadera de faire bombance avec nos plantations.  On pourra  propager cette plante comme la plupart des vivaces, par division des touffes.  Pulmonaria officinalis est  remarquable avec  ses grappes de fleurs, bleues, roses ou blanches. Ayant planté plusieurs couvre-sol à l'ombre de mes grands arbres, il me semble que cette Herbe Aux Poumons a été étouffée par ses compagnes plus vindicatives, désireuses de se faire non pas une place au soleil, mais un confortable tapis de feuilles et de fleurs délicatement ombragé. Pour faire plus court, elle a disparue de mes massifs. Il va falloir compulser les catalogues pour obtenir un plant de  cette Boraginacée. Hier la pluie est revenue s'inviter dans nos jardins. Le nettoyage des plate-bandes est suspendu pour un temps. Il y a beaucoup de grandes vivaces à diviser dans mon jardin. Lorsqu'elles ont atteint une trop grande importance il est préférable de diviser le pied de ces plantations. Cela permet d'acquérir à bon compte des nouveaux sujets en pleine forme qui vont fleurir le jardin dès le printemps prochain. 

Bonne semaine 

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 «Coings»

Bonjour

Temps doux précédé d'une gelée blanche, ce fut le lot de la journée d'hier. Les feuilles qui diffèrent leur chute depuis des semaines, grâce au réchauffement du climat, sont pratiquement toutes au sol et attendent stoïquement leur mise à composter dans le logis des pondeuses. Une sorte de funérailles en quelque sorte. Les funérailles de notre bel été. De la feuille à l'arbre il n'y a que l'épaisseur d'une brindille pour nous rappeler le souvenir de ces incomparables compagnons de nos jardins. Le souvenir de ceux dont nous avons du nous séparer. En 2016 ce fut le grand cerisier, déjà évoqué sur ce blog. À la suite de cette opération de bûcheronnage, notre pauvre cognassier se terrait dans son «coin» et affichait une mine encore plus jaune que le spectacle de ses nombreux fruits. La mauvaise qualité de sa production a provoqué sa mise à mort. Il était, au fil des années, devenu très difficile de préparer cette délicieuse gelée de coings. Les fruits de plus en plus coriaces à éplucher se révélaient incapables de nous offrir cette merveilleuse gelée tremblotante, aux reflets subtilement teintés de rose. On ne comprend toujours pas pourquoi la qualité de ses fruits s'étaient dégradée depuis quelques années. Il était arrivé au jardin durant l'automne 1993. On ne plante pas ce type d'arbre à racines nues, pendant l'été. Il a donné pendant des années, des brouettes entières de gros fruits ovales et très lourds. Comme la surface de notre terrain est, somme toute, assez modeste, nous ne pouvons pas nous permettre d'héberger pour une paisible retraite, de vénérables troncs devenus stériles. Dans le domaine des arbres fruitiers, ce sont deux poiriers et un grand prunier Mirabelle qui ont du être mis à bas, au cours de cette année. Les deux poiriers, comme nous l'avons relaté dans un précédent article, ont été terrassés, pendant l'été, par une cause totalement inconnue jusqu'à présent. Un pommier planté en demi-tige depuis près de quarante années au milieu du parcours des poules, s'est débarrassé, sans préavis, de toutes ses feuilles, au cours du mois de juillet 2017. Ayant totalement arrêté le développement de ses fruits, son sort fut scellé le printemps suivant, car il n'avait plus l'ambition de coopérer généreusement au renouveau général de la nature en fête.

Bon Dimanche      

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 «Herbe Aux Ecus Dorés»

Bonjour

Le vent s'est assagi; le soleil s'est libéré du carcan nuageux si souvent présent sur notre plaine. Il a fait resplendir «L' Herbe Aux Ecus Dorés». Pas de panique! Ne vous sauvez pas! Ce n'est pas une nouvelle variété de cannabis. Mais un couvre sol à la couleur monétaire. Planté dans un arrosoir il dégouline littéralement telle une rivière d'or, de ducats ou de louis. On l'appelle aussi la lysimaque nummulaire dorée; son nom latin nummularia signifie : Petite monnaie. Je l'ai propagée un peu partout dans le jardin. Elle peut pousser au raz du sol ou couler le long d'un contenant  à la façon d'une rivière d'or chère à Harpagon. Elle va prendre cette couleur dorée au printemps et en été; en ce moment cette primulacées se couvre de teintes plus vertes, de crainte, peut-être, d'attirer quelques spéculateurs. L'hiver va être long et il va falloir s'en protéger, même si notre amie ne redoute pas les moins vingt degrés. Elle pousse très facilement dans les joints des dallages de mes allées de jardin. Il est très facile, alors, de s'en saisir pour aller l'installer dans un nouveau contenant. Elle résiste très bien à la sécheresse et nous offre une petite floraison jaune dès le mois de mai jusqu'en juillet. Après ce tour de jardin, j'ai transporté de la paille sur le parcourt des poules, déjà garni d'une épaisse couche de feuilles. Les pondeuses ne nous offrent pas que des œufs, mais enrichissent la terre de leurs déjections très riches et surtout très fortes en azote. Les professionnels vendent ce type de matière sous forme de granulés. Les déjections de poules sont si fortes en engrais, que bien souvent elle peuvent griller certaines plantations fragiles. Seuls les poireaux qui sont souvent arrosés avec la dissolution de ces déjections, s'en portent très bien. De plus le parcourt des volailles, constamment enrichi des mauvaises herbes du jardin, des plate-bandes et des chemins, procure au bout de moins de 3 mois, une terre très fine, enrichie et bien décomposée.
Cela sur 20 cm de haut  sur prés de 100 m². (Pendant cet hiver, il va falloir que je me décide à transporter tout cela au potager). Les volailles consomment énormément de verdure. En ce moment ce sont surtout les feuilles de carottes, de choux, de radis, de salades, de bettes, de céleri et de panais qui constituent leur ordinaire. Autrefois, du temps de mes parents et de mes grand-parents, la plupart des potagers étaient assortis d'une basse-cour et d'un élevage de lapins. Cela dispensait, alors de l'achat d'engrais chimiques. On faisait seulement rentrer en hiver, une ou deux remorques de fumier de bovin, qui constituaient l'engrais de fond au potager.  Certes, l'élevage de lapins représente beaucoup de soins. (approvisionnement en aliments frais (Herbe à lapin), hygiène rigoureuse et maladies dures à maîtriser). C'est pour cela qu'il a cédé le pas aux basse-cours, de gestion plus aisée, à condition de disposer de grands terrains clos, bien sur. 
L'hiver, le cheptel se réduit aux seules pondeuses (et au coq si l'on ne craint pas d'importuner les voisins avec ce réveil-matin), les poulets de chair ayant été abattus.
À partir de la fin octobre, elles ne pondent pratiquement plus. En ce moment, un œuf tous les deux jours. À cause, non pas du changement d'heure, mais de la diminution de la lumière du jour. Dès janvier, la ponte va reprendre. Une poule donne en moyenne 200 œufs par an.. Dans les élevages en batterie, c'est plus de 300 œufs par an. (J'ai entendu cela  à la télé) .Tout cela au détriment du confort des poules (impossible de bouger), de la nourriture( farines hyper enrichies( avec quels produits, c'est là tout le problème)). L'hiver, on peut laisser parfois divaguer les poules sur le potager. Les dégâts sont alors insignifiants. Il arrive aussi que l'on n'ouvre pas le poulailler, les jours très froids et très pluvieux. Les poules craignent beaucoup l'humidité excessive. Actuellement beaucoup de jardins accueillent un couple de ces volatils; surtout pour ne plus encombrer les poubelles avec tous les déchets organiques issus de la cuisine. Ces malheureuses boites à ordures ont déjà beaucoup de mal à digérer tout ces déchets plastiques, tant décriés à l'heure actuelle. En plus ces  poules offrent généreusement quelques œufs. Et çà c'est cadeau!   

Bon week end      

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 «Dicentra, Acanthe et Hellébore»

Bonjour

Vent du nord assez soutenu, mais pas très froid. Huit degrés dans la journée nous permettent de travailler au jardin. La collecte des feuilles continue et est facilitée par la force du vent. Les malheureuses feuilles se retrouvent rassemblées contre quelques murets protecteurs. Toutes tremblantes, en attendant de connaitre leur sort pour les jours prochains. Ce sont des grandes feuilles de la taille de la main et symbole d'une contrée enneigée du nouveau monde en Amérique du nord. Ces feuilles aux multiples couleurs sont déversées sans regret sur le parcourt des volailles. J'ai profité de ce temps sec pour arracher plusieurs pieds d'Acanthes qui sont venu s'établir sous les fenêtres de la maison. Si l'on veut pouvoir fermer les volets, il faut éradiquer ces grandes feuilles emblématiques, mais un peu folles. Elles se sont installées dans ces massifs grâce au concours des oiseaux, qui sont les passeurs indélicats de cette migration végétale; si vous voyez ce que je veux dire... Comme en plus elles faisaient, sans vergogne, une âpre concurrence aux arums, leurs voisins plus calmes et pleins de charme, leur sort a été décidé sans sentiment ni tolérance. Plusieurs pieds de ces acanthacées sont venus se fourrer dans le pied d'un buis taillé au carré. Le malheureux n'osait bouger aucune de ses multiples petites feuilles, de peur d'attirer la curiosité de ses voisines exubérantes.  Au printemps ces larges feuilles d'allure symbolique, viennent étouffer les fragiles dicentras qui ne peuvent plus gonfler et offrir ces merveilleux petits cœurs roses qui caractérisent si bien ces Cœurs de Marie. Il a fallu récupérer les multiples racines dispersées en tout sens dans cette terre fertile. Pendant cette douloureuse opération de jardinage, les roses de Noël ne soufflaient mot, de crainte d'attirer notre attention à l'autre bout de cette grande  plate-bande. Constatant que ces hellébores avaient largement outrepassé les frontières du domaine qui leur était assigné, j'ai décidé de ramener ces immigrantes un peu volages, à l'intérieur de leurs frontières. Donc arrachage d'une partie de ces plantes aux feuilles coriaces, brillantes et vernissées. Après tout, elles ne fleurissent qu'en hiver. Même si leur floraison est magnifique et éclatante, la mauvaise saison ne nous permet pas de profiter pleinement du spectacle subtil de leurs fleurs. Donc arrachage et mise en pot de ces surplus de renonculacées aux fleurs violettes et un peu rosées. Elles vont attendre en pots plastiques de deux litres, notre décision quand à leur future destination. On ne met pas sur le tas de compost des fleurs si admirables. Les pondeuses qui ont hérité de plusieurs dizaines de kilos de feuilles d'acanthes, tentent de débusquer un hypothétique, minuscule et imprudent ver de terreau, parmi les racines très charnues de ces plantations mises au rebut. 

Bonne journée.      

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 «L'Arbre Aux Papillons»

Bonjour

Il oubliait que dans le ciel les papillons bleus ont des ailes.... C'est ce que nous enseigne la chanson, mais notre arbuste, lui, le sait très bien que les papillons ont des ailes. Il ne se prive pas de les attirer sur ses fleurs. Il les enivre avec un parfum suave et charmeur. C'est pourquoi on l'appelle «L'Arbre Aux Papillons». Originaire de Chine, Il débarque sur notre sol un jour du du XIX siècle. Comme tout ce qui provient de cette région d’extrême-Orient très éloignée, il est considéré comme un envahisseur; comme une plante invasive, plus précisément. Mais à l'instar de tous ces produits chinois dont nous nous sommes habitués à importer et à consommer en grand nombre, on a  besoin de cet arbuste de culture pourtant très facile. Son vrai nom c'est le buddleia; une orthographe un peu bizarre pour honorer son découvreur le révérend Adam Buddle. Les couleurs de ses panicules vont du bleu au blanc en passant par le violet, le mauve et le rose. Comme il est très rustique, il pousse spontanément et très facilement  n'importe où. Cela lui a valu au Royaume Uni d'être considéré comme une plante invasive. De la mauvaise graine en quelque sorte. Il faut dire qu'il a eu l'idée saugrenue de prospérer au milieu des ruines des bombardements, dans les usines abandonnées ou sur les talus des chemins de fer. Certains botanistes considèrent même que sa venue en Europe, serait une atteinte grave à la biodiversité. Il est souvent un peu méprisé, mais c'est un allié puissant lorsque l'on crée un nouveau jardin. Même si on le néglige un peu par la suite. Son feuillage est lui aussi décoratif avec du vert qui se teinte de gris et de blanc, pendant l'été. Cet arbuste de l'été s'appelle aussi le Lilas d'été. Il supporte très bien le calcaire, les terrains caillouteux et même arides. Il adore le soleil et la chaleur. J'en possède deux exemplaires; un sujet que j'ai moi-même introduit dans mes massifs. Un autre de ces  Scrophulariacées s'est établi clandestinement dans le logement de mes pondeuses. Comme son feuillage est mis à composter sur le parcourt des poules, lors des nombreuses tailles de cet arbuste, je pense q'une des nombreuses graines de ses panicules mauves en a profité pour s'établir dans ce sol très riche en nutriments . C'est un beau spectacle durant tout l'été que ces lépidoptères venant s'attabler en terrasse pour siroter ce précieux nectar offert si généreusement par notre buddleia. J'aimerai que comme la Petite Tortue, la Piéride aux ailes immaculées vienne plus souvent commander l'apéro au comptoir de cet arbre aux papillons, plutôt que de continuer à perforer mes plantations de choux, façon tickets de métro. C'est cela la  biodiversité des espèces et de la nature. Il faudra bien, malgré tout, s'en accommoder.   

Bonne journée.