«Bilan»
Bonjour
Mais où est passée la canicule? Perte de 16° en quelques heures. Une violente tempête descendue du septentrion. Comme il nous a fallu passer par toutes ces péripéties climatiques, nous aurions pu espérer avoir un pluviomètre bien rempli, afin de pouvoir affronter sans difficulté une nouvelle canicule. Mais voilà, les cieux sont très courroucés et se sont dispensés de nous livrer quelques hectolitres de cette substance qui devient rare sur notre planète. Des tonnes et des tonnes de nuages qui depuis 24 heures se dirigent droit du coté de chez Poutine. Dans le pluviomètre, à peine un petit millimètre d'eau sale, dans lequel quelques moucherons et autres moustiques sont venus se noyer. Comme je vois que le printemps 2022 est déjà en train de boucler ses bagages, tandis que l'été 2022 s'est déjà installé sur nos plages, je me demande avec quel sirop allons-nous pouvoir irriguer nos serres et nos potagers. A cause de tous ces changements climatiques, on n'arrose plus les plantations, mais on irrigue les terres desséchées et assoiffées qui constituent encore nos jardins. Un langage proche de celui des oasis de l'Afrique du Nord. Comme en cette fin de semestre nous sommes au milieu du gué de l'année que nous devons traverser, il est temps de faire un premier bilan. Coté fruits c'est vraiment une grande année. Mais j'entends déjà les esprits ombrageux qui ne manqueront pas de nous rappeler le désastre de l'année dernière. C'est vrai il était difficile de faire pire. Mais cette année les fruits rouges sont à la fête. La période des fraises s'est étalée sur déjà plus d'un mois. Avec 5 planches de fraisiers dans le potager et 30 mètres de fraises cultivées en gouttière et en serre, il fut très facile de rapporter en cuisine au moins un saladier quotidien garni de ces bonbons rouges sucrés et parfumés . Le temps des cerises s'est traîné sur près de 4 semaines, tant notre unique Burlat s'était chargé de drupes presque noires, gonflées de sucre et de parfum. C'est bien simple, même les chapardeurs habituels dédaignaient la fréquentation de notre cerisier, demi-tige de son état. En conséquence, le congélateur s'est vu remplir prématurément des récoltes le plus souvent estivales. Dans le potager ce sont des énormes choux d'hiver qui n'ont plus rien à envier à leurs congénères présents sur les étals. Cette décennie passée, de sécheresses et de canicules, nous avait persuadé, à l'instar de la chanson, que nous ne savions plus planter les choux. Dans le domaine de la salade, depuis plusieurs mois, c'est le succès, aussi bien en serre que dans le potager. Mes 2 variétés habituelles font merveille. Les laitues «Appia» développées par «Clause» et les laitues «Lollo Rossa» se sont très bien adaptées à ces fortes chaleurs. Ces dernières, d'origine italienne, sont des laitues à la structure finement ciselée comme le sont les meilleurs chicorées frisées. Cultivées en serre, elles gardent leur nuance de blanc teintée de jaune. Cultivée sous le soleil, leurs feuilles se colorent de rouge et de vert sombre. Peut-être un artifice pour résister au rayonnement solaire? En tout cas, cette laitue porte bien son nom. Seul échec du coté salade, c'est la violente montée à graines de 2 routes de chicorées; scaroles Bordelaises comme frisées fines, selon leur identité déclarée par les semenciers. Ce fut de la verdure fraîche pour les volailles qui en ont bien besoin en ces périodes de canicule. Ce sont là les seules productions au cours du premier semestre. Le carré de fèves est en retard, cette année. Pas de planche de pois; les récentes canicules nous ayant fait abandonner ce type de culture. La planche des asperges a été supprimée; alors qu'habituellement, elle nous offrait vers la fin mars de délicieux turions. Donc il apparaît clairement que le réchauffement climatique nous oblige à renoncer à certaines cultures, pour peut-être en accueillir de nouvelles.
Bonne semaine
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